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6 mai 2024
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L’Afrique centrale au cœur du braconnage et du trafic de pangolins

L’Afrique centrale au cœur du braconnage et du trafic de pangolins

Ses écailles et sa technique de défense ne lui sont pas d’un grand secours. Le pangolin a beau se rouler en boule à l’approche d’un prédateur, il est toujours le mammifère le plus braconné au monde. « L’Afrique centrale est en passe de devenir un point névralgique de son trafic », selon l’Observatoire régional du crime organisé (ENACT).

Le pangolin est en principe un animal protégé dont le commerce est interdit depuis 2017. Mais la filière est pourtant florissante. Ce commerce illicite génère plusieurs millions de dollars, selon Oluwole Ojewale, coordinateur régional pour l’Afrique Centrale à l’Institute for Security Studies. Il a publié en 2023 une étude sur le trafic de pangolins sur Enact Africa.

À ce jour, huit espèces de pangolins sont connues dans le monde, quatre en Asie, quatre autres en Afrique Centrale. La forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical au monde, partagée entre six pays, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, abrite une grande partie de ces pangolins.

Source usuelle de protéines pour les villageois, l’animal est victime d’un braconnage inquiétant, selon les experts. Son intensité augmente ces dernières années, avec une demande tirée par des pays asiatiques – Chine et Vietnam en tête – où la viande et les écailles de pangolins sont très prisées, que ce soit comme plat de luxe ou médecine traditionnelle.

Un animal protégé, qui se braconne facilement

Contrairement à l’éléphant ou le rhinocéros, le pangolin est une espèce protégée qu’il n’est, actuellement, pas difficile de braconner. Enroulé sur lui-même quand un prédateur approche, il se ramasse sans difficulté. Des villageois le revendent ensuite à des intermédiaires.

Et les mammifères, entiers ou dépecés, quittent le continent par voies portuaires, via le Nigéria vers l’ouest ou via la Tanzanie et au Kenya vers l’est, ou par les airs. Ainsi, au Cameroun, plusieurs journalistes, dont Mathias Mouende Ngamo, du quotidien Le Jour, ont enquêté sur ce trafic dans le cadre du projet #Odaca soutenu par Data Cameroon. « Par exemple, au niveau de l’aéroport, on a un agent de douane qui nous a révélé qu’il arrivait que des trafiquants réduisent en poudre les écailles qu’ils conditionnent dans des boîtes de lait pour les faire passer de manière inaperçue au niveau de la douane »

Selon les auteurs de l’enquête, « les États d’Afrique centrale perdent en moyenne 419 milliards de Francs CFA chaque année à cause du trafic de cette espèce protégée de classe A ». Et « la compagnie Ethiopian Airlines serait en tête des moyens de transport clandestin des écailles de pangolins vers les pays de transit et vers l’Asie, la destination finale ».

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