Tracasseries policières sur le corridor Cameroun-Gabon : 44 contrôles, 15 heures de retard et 1,5 million de pertes pour les opérateurs économiques
La Banque mondiale à travers son récent rapport intitulé « Gabon : vers une croissance durable plus verte et plus inclusive » informe qu’un transporteur est confronté à 44 contrôles occasionnant 15 heures de retard et débourse 1,5 millions de FCFA par voyage entre Abang-Minko (frontière sud du Cameroun) et Libreville (capitale gabonaise).
« Sur la route reliant la frontière camerounaise à Libreville, un camion peut s’attendre à être arrêté jusqu’à 44 fois, entraînant plus de 15 heures de retard et augmentant significativement les frais de transport ». En effet, précise le rapport, « alors qu’il couvre les 478 kilomètres entre la frontière d’Abang Minko et la capitale gabonaise, un camion peut s’attendre à être arrêté une fois tous les 10,8 kilomètres. Le chauffeur du camion serait arrêté 25 fois par la police et la gendarmerie ; plus environ quatre fois chacun par les municipalités, les douanes et la police phytosanitaire et sept fois par d’autres entités ».
Des pratiques qui augmentent les coûts logistiques
En plus de constituer des entraves à la libre circulation dans la sous-région, ces différentes pratiques impactent la qualité et le coût des denrées. A cet effet, la note relève : « le coût total lié à ces pratiques est estimé à environ 14% du prix final des denrées alimentaires pour les consommateurs, ce qui renchérit le coût de la vie et impacte les ménages vulnérables et la classe moyenne. Car, sur les 44 interpellations, 33 pourraient être qualifiées de tracasseries au vu du retard de 11 heures et 7 minutes et du coût de 1,510 million de francs CFA engendrés, soit environ 76% des coûts totaux aux postes de contrôle ».
Selon le même rapport, pour contourner ces barrières, les opérateurs procèdent à la dissimulation des produits fortement taxés au centre des chargements. De même, le contenu des grands camions sont répartis sur des motos afin d’alléger les difficultés de passage aux différents postes aux frontières. Toutes choses qui réduisent les recettes intérieures des deux pays. Il est donc impérieux d’agir afin de lever tous les barrages sur les routes communautaires.