RDC : Tshisekedi dénonce un « dépeuplement stratégique » orchestré par le Rwanda
Lors de son discours sur l’état de la nation ce mercredi 11 décembre 2024, le président Félix-Antoine Tshisekedi a dénoncé un phénomène alarmant dans l’est de la République démocratique du Congo : le « dépeuplement stratégique » de certaines régions.
Selon lui, des populations civiles sont systématiquement déplacées de leurs terres, notamment dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero, pour être ensuite remplacées par des populations étrangères, principalement rwandaises.
Cette pratique, qui constitue une violation grave du droit international humanitaire, vise à modifier la composition démographique de ces régions et à affaiblir la souveraineté de la RDC.
Une crise humanitaire sans précédent
Ces déplacements de populations ont entraîné une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Près de 7 millions de Congolais ont été contraints de fuir leurs foyers, se réfugiant dans des conditions précaires dans des camps de déplacés ou chez des hôtes. Cette situation a mis à rude épreuve les capacités d’absorption des communautés d’accueil et a considérablement fragilisé les infrastructures sanitaires et éducatives.
Les agissements du M23 soutenus par le Rwanda
Le président congolais a également accusé le mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda, d’être à l’origine de ces exactions. Les forces armées congolaises (FARDC) sont engagées dans des combats acharnés contre ce groupe armé, mais la situation reste volatile. La présence de groupes armés étrangers sur le territoire congolais constitue une menace sérieuse pour la paix et la stabilité de la région.
La communauté internationale appelée à l’aide
Face à cette crise, la RDC appelle la communauté internationale à renforcer son soutien. Le président Tshisekedi a salué l’appui de la SADC, mais a souligné la nécessité d’une action plus coordonnée et plus ferme de la part des Nations Unies et des pays occidentaux. Un sommet tripartite réunissant la RDC, le Rwanda et l’Angola est prévu en décembre prochain dans le but de trouver une solution pacifique à ce conflit.
Les enjeux d’un conflit complexe
Le conflit dans l’est de la RDC est complexe et multidimensionnel. Il est alimenté par des facteurs historiques, économiques et politiques. La région est riche en ressources naturelles, notamment en minerais, ce qui en fait un enjeu stratégique pour les acteurs locaux et régionaux. De plus, les porousités des frontières et la présence de nombreux groupes armés rendent difficile la stabilisation de la région.