RDC : la Commission africaine pour la supervision des élections appelle Félix Tshisekedi à organiser un dialogue national pour éviter au pays de sombrer dans la violence
Dans sa récente déclaration, la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) est revenue activement sur sa proposition de pousser tous les acteurs politiques et sociaux congolais au dialogue, rapportent les médias locaux.
L’insécurité en RDC semble être un fait planifié et coordonné pour ne viser qu’à brimer le petit peuple et les opposants. Des individus publiquement identifiés prennent le loisir autorisé de narguer le peuple, menacer des opposants, insulter tout le monde et même célébrer la souffrance d’une partie de la population sans que le gouvernement, le parti présidentiel ou l’Union sacrée ne disent mot, déplore la CASE. “À travers des vidéos sur la toile, des individus bien identifiés vont jusqu’à promettre d’écraser toute personne qui n’adhère pas à la pensée unique”, déplore le président de la CASE, Simaro Ngongo.
L’activiste souligne particulièrement l’acharnement et la fixation visibles sur l’opposant Moïse Katumbi. Ce qui inquiète le peuple congolais et préoccupe toutes les forces vives de la nation, ajoute Simaro Ngongo. “Outre les nombreuses restrictions lui opposées, le porte-parole de son parti vient d’être assassiné, son conseiller spécial emprisonné à Ndolo et ses deux communicateurs, l’un emprisonné à Makala et l’autre en clandestinité”, dénonce-t-il. Ces faits méritent d’être imputés à un plan de déstabilisation du candidat président de la République pour l’isoler du processus électoral, désapprouve la CASE.
Attaques contre les prélats catholiques
outes ces tribulations ne suffisent pas, constate la CASE. Certains citoyens mal intentionnés (toujours les mêmes) se sont permis d’intenter une action en justice contre quelques sommités de l’Église catholique de la RDC. “Fridolin cardinal Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, archevêque de Lubumbashi, Monseigneur Donation Nshole, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Abbé Blaise Kanda, prêtre du diocèse de Mbuji-Mayi, sont ciblés par des noyaux tentaculaires du parti présidentiel qui pensent empêcher l’Église de jouer son rôle”, déclare l’organisation. Des faits qui n’attristent nullement les tenants du pouvoir en dépit du boycott général de la CENI par le peuple congolais et l’ensemble des partis politiques du pays, rappelle Simaro Ngongo.
Tshisekedi invité à dialoguer
La CASE invite une fois de plus le président de la République, Félix Tshisekedi, à “mettre un peu d’eau dans son vin et à revenir aux meilleurs sentiments en convoquant sans attendre des assises de stabilisation du processus démocratique” en “République démocratique du Congo”.
À cet effet, la CASE lui recommande de recourir aux mêmes mécanismes existants pour juguler la crise. “Les assises de stabilisation du processus démocratique devraient permettre de : a) Évaluer la situation politique et sécuritaire, b) Évaluer la gouvernance électorale, c) Sceller la réconciliation nationale déjà mise à mal ; d) Conclure une transition pacifique en vue de l’organisation des élections inclusives et crédibles”, a proposé la Commission africaine pour la supervision des élections.