La BEAC maintient ses taux directeurs face à l’inflation persistante en CEMAC
La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a une nouvelle fois décidé de maintenir inchangés ses principaux taux directeurs lors de sa réunion du 23 décembre 2024. Cette décision, la septième consécutive, s’explique par la persistance d’une inflation supérieure à l’objectif de 3% fixé par la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Malgré une légère amélioration, l’inflation reste un sujet de préoccupation en CEMAC. Bien que les tensions inflationnistes se soient modérées par rapport à 2023, elles demeurent supérieures à la norme communautaire. Cette situation s’explique en partie par la volatilité des cours des matières premières, pilier des économies de la région, ainsi que par une gestion de la liquidité excédentaire dans le système bancaire.
La BEAC justifie sa décision par la nécessité de préserver la stabilité macroéconomique de la région. En maintenant des taux directeurs élevés, la banque centrale cherche à limiter l’accès au crédit et à contenir ainsi les pressions inflationnistes. Cependant, cette politique a des conséquences sur l’activité économique, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui pourraient voir leurs coûts de financement augmenter.
La croissance économique de la CEMAC devrait s’accélérer en 2024, portée par les secteurs non pétroliers. Toutefois, la BEAC reste vigilante face aux risques pesant sur les perspectives économiques de la région, notamment la faible diversification des économies et la dépendance aux revenus pétroliers de certains États membres.
La décision de la BEAC de maintenir ses taux directeurs reflète un arbitrage délicat entre la lutte contre l’inflation et le soutien à la croissance économique. Cette orientation prudente vise à préserver la stabilité financière de la zone CEMAC dans un contexte marqué par des incertitudes mondiales et régionales.