Coup de tonnerre ! Rupture des relations diplomatiques entre la RCA et la France : Bangui met fin au manque de respect notoire et caractérisé des diplomates français
Coup de tonnerre ! Rupture des relations diplomatiques entre la RCA et la France : Bangui met fin au manque de respect notoire et caractérisé des diplomates français
Le gouvernement centrafricain est fatigué des comportements discourtois de l’ambassadeur français et a décidé de rompre. Le ministre des Affaires étrangères, de la francophonie et des centrafricains de l’étranger l’a notifié à son homologue français, Catherine Colonna à travers une lettre datée du 3 novembre 2022. Dans le courrier de 4 pages, Bangui explique soigneusement ce qui le fâche. Les faits !
Bangui est fâché. Très fâché contre le Haut représentant de la République française accrédité auprès du chef d’Etat centrafricain, qui a rang et prérogatives d’ambassadeur, doyen du corps diplomatique en République centrafricaine. Désinformation, délation, discourtoisie : les maux dont il est accusé sont graves.
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En effet, depuis un moment, détaille le ministre, le gouvernement centrafricain observe que celui-ci ne fait plus montre d’aucune posture que devrait avoir un ambassadeur. En lieu et place de la « courtoisie diplomatique », le Haut représentant de la France brille plutôt par des « attitudes irrespectueuses aux invitations du Chef de l’Etat et de tout évènement émanant des autorités centrafricaines ». Plus grave encore, Bangui lui impute « des pratiques de désinformation et de délation vis-à-vis d’autorités qui sont inacceptables au regard de la fonction et de la mission dévouée à un ambassadeur », écrit Sylvie Baipo Temon.
L’ambassadeur français n’a pas que indisposé le gouvernement centrafricain. Tout le corps diplomatique en est témoin, jure le ministre pour écarter toute thèse d’acharnement. « Cette attitude, …est également constatée par le corps diplomatique résidant ou non en terre centrafricaine qui manifeste une gêne dans l’exercice de leurs propres missions », écrit-il.
Bangui se retire
Sans complexe, le gouvernement réagi fermement à cet outrage répété de l’ambassadeur français. Il a décidé de renoncer au principe de décanat accordé au Haut représentant de la République française accrédité auprès du chef d’Etat centrafricain. Ce principe a été retenu dans l’accord de coopération en matière de Politique étrangère, signé le 13 août 1960 à Bangui entre David Dacko, alors président de la République et Jean Foyer, alors secrétaire aux relations avec les Etats de la communauté.
En son article 1er, ledit accord instaure le principe de décanat qui « désignait de fait le Haut représentant de la République française accrédité auprès du chef d’Etat centrafricain, avec rang et prérogatives d’ambassadeur, doyen du corps diplomatique en République centrafricaine », rappelle le ministre dans sa lettre.
La Centrafrique a toujours respecté l’accord, contrairement à la partie française. Le ministre s’offusque également de cette absence de réciprocité. Les « privilèges devant être accordés à la contrepartie centrafricaine n’est plus observée, cela depuis quelques décennies », a-t-il dénoncé.
La décision du gouvernement « prend effet à la date de signature ». Elle est prise afin de répondre à une « situation non acceptable », insiste le destinateur. Et d’ajouter qu’elle vise aussi à « aider à créer une atmosphère de travail équitable pour tout le corps diplomatique accrédité » en Rca.
Bravo Bangui
Le gouvernement précise par ailleurs avoir pris acte de l’annonce du retrait des derniers éléments de l’armée française intervenant en terre centrafricaine dans le cadre de l’accord de coopération en matière sécuritaire et militaire qui lie les deux pays.
Faut-il observer que le comportement de l’ambassadeur français en Centrafrique reflète l’attitude même du président Macron envers son homologue africain. Depuis son recours à la Russie après l’abandon en plein vol par Paris de la Centrafrique en proie à la rébellion, le président Touadéra n’est plus traité avec honneur.
La condescendance au haut sommet de la République française ne pouvait ne pas rejaillir ou se faire sentir dans l’attitude d’un ambassadeur. La Centrafrique restaure son honneur en faisant montre de rigueur, dans ses relations diplomatiques avec ce pays européen, faut-il ancien colonisateur. La diplomatie doit être bénéfique, courtoise à l’égard de tout pays.
