Quand l’élection papale déclenche une introspection socioculturelle… à base de nuages et de clichés colorés.
Rome, Vatican – Le monde retient son souffle. Une cheminée crache une fumée. Noire: Désolé, pas de pape aujourd’hui, remballez les prières. Puis soudain, une autre volute. Blanche: Hourra ! Des cloches, des cris, des “Habemus Papam !”… et dans un coin, un esprit un peu trop éveillé lève un sourcil et demande :
“Mais attendez… pourquoi la fumée noire, c’est toujours le NON ? Et la blanche, le OUI ? Hein ?”
C’est là que le malaise commence. Doucement. Subtilement. Comme une incantation de magie… noire.
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L’Inquisition chromatique
Depuis des siècles, l’Église nous propose un jeu de fumée aussi solennel que symbolique.
Fumée noire = Pas d’élu, on cherche encore.
Fumée blanche = C’est bon les gars, on a trouvé le chef spirituel de 1,3 milliard de personnes.
Et nous, bons fidèles ou téléspectateurs occasionnels, on regarde, on applaudit, on respire… sans jamais se poser LA question :
Pourquoi noir = rejet, et blanc = validation ?
C’est comme si la couleur noire n’avait été inventée que pour signifier “échec”, “mystère”, “pas maintenant”.
Et la blanche ? Oh elle, c’est la lumière, la « vérité« , la « victoire« , la robe de mariage de ta cousine catholique.
Noir, c’est noir… y’a-t-il encore de l’espoir ?
On a grandi avec des classiques :
- Liste noire : tu es banni.
- Magie noire : tu vas mourir.
- Pensées noires : consulte.
Pendant ce temps :
- Un ange tout blanc,
- Une page blanche,
- Un esprit pur (donc… blanc ?).
Mais qui a décidé que la lumière devait être habillée en blanc, et les ténèbres, tout droit sortis d’un afro-beat maudit ?
Ah oui, et parlons-en de Dieu = lumière blanche, Jésus = rayons UV célestes, Satan = ombre crépue en robe noire.
Le contraste est trop frappant pour être innocent. À se demander si Lucifer est tombé du ciel ou d’un autre continent…
Symbolisme ou sabotage mental ?
“Ce n’est pas raciste, c’est juste symbolique.”
Bien sûr. Comme les pubs des années 50. Ou les westerns. Ou Tintin au Congo.
Mais le problème, ce n’est pas que la fumée soit noire. C’est ce que ça déclenche dans notre cerveau, inconsciemment programmé à voir le noir comme mauvais, dangereux, à rejeter.
Et c’est là le génie de l’affaire : on ne se rend même plus compte.
Et si on changeait les règles du jeu ?
Imagine un jour…
Une cheminée s’élève, projette une fumée noire : “C’est bon, on a trouvé le nouveau pape !”
Et plus tard, une fumée blanche : “Ah, toujours pas de consensus.”
Panique générale. Tous les médias en direct devant une cheminée en feu. Les fidèles perdus. Les cardinaux confus.
Non pas parce que le processus a changé, mais parce que le code couleur a été piraté.
Voilà à quel point les symboles nous dominent.
Dieu est-il beige clair, et Satan charcoal mat ?
Ce serait drôle si ce n’était pas aussi révélateur.
Des siècles de culture nous ont appris que le noir est une absence de lumière, alors que dans le spectre physique, c’est au contraire l’absorption totale.
C’est dense. C’est fort. C’est fertile.
Demande au sol africain ou au café.
Fumée finale : conscience allumée
Ce n’est pas une attaque contre la religion.
C’est un appel à la lucidité.
À comprendre que ce n’est pas la couleur qui est coupable.
Mais ce qu’on en a fait. Ce qu’on y a collé comme étiquette.
Ce qu’on a permis qu’elle représente, sans jamais interroger le sens caché.
Alors la prochaine fois que tu lèveras les yeux vers la cheminée du Vatican, demande-toi si tu regardes un vote…
…ou le reflet d’un vieux réflexe colonial peint au pinceau de la tradition.
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Et si la vraie lumière, finalement, venait d’une nuit noire pleine de lucidité ?
