
Guinée équatoriale : La BAD injecte 36 milliards FCFA pour une révolution bleue dans la pêche et l’aquaculture
La Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder un financement majeur de 55 millions d’euros, soit environ 36 milliards de francs CFA, à la Guinée Équatoriale. Ce soutien financier conséquent est destiné à la mise en œuvre du Projet d’appui au développement des chaînes de valeur du secteur de la pêche et de l’aquaculture (PASPA), un programme ambitieux visant à transformer en profondeur le secteur halieutique du pays.
L’objectif principal de ce projet d’envergure est de dynamiser l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la production jusqu’à la commercialisation, en passant par la conservation et la transformation des produits de la pêche et de l’aquaculture. Les retombées attendues sont considérables, avec une prévision d’augmentation de la production de poisson disponible sur le marché de 19 126 tonnes. De plus, le PASPA ambitionne d’améliorer de plus de 100 % les revenus des acteurs du secteur, qu’il s’agisse des pêcheurs, des aquaculteurs, des transformateurs ou des commerçants de poisson.

Ce financement de la BAD arrive à un moment important pour la Guinée Équatoriale. En 2023, l’Institut national de la statistique (INEGE) rapportait que le pays avait dépensé 14,46 millions de dollars (environ 8,7 milliards FCFA) pour ses importations de poissons et fruits de mer, une augmentation de 55 % par rapport à 2020, avec un pic à 9,2 milliards FCFA en 2022. Le PASPA devrait ainsi contribuer significativement à réduire cette coûteuse facture d’importations, renforçant l’autosuffisance alimentaire du pays.
Au-delà de l’impact économique direct, le projet devrait générer près de 15 000 emplois directs et indirects en structurant l’activité artisanale, maritime, continentale et industrielle du secteur. Actuellement, la production nationale annuelle de poissons et crustacés peine à atteindre les 5 000 tonnes, alors que la demande intérieure est estimée à environ 100 000 tonnes. Le PASPA représente donc une opportunité unique de combler ce déficit et de valoriser les ressources aquatiques du pays.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie de diversification de l’économie guinéenne équatoriale, qui dépend encore à 78 % des revenus issus du pétrole. Le PASPA fait partie d’un ensemble de six opérations de la BAD en Guinée Équatoriale, dont le portefeuille total s’élevait à 51,7 milliards FCFA (environ 91,5 millions USD) au 31 mars 2025. Ce nouvel investissement dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture marque une étape importante vers une économie plus résiliente et diversifiée, offrant de nouvelles perspectives de croissance et d’emploi pour la population. La Guinée Équatoriale mise sur cette « révolution bleue » pour nourrir son avenir.
