13 avril 2025
Economie

Zone CEMAC : Un sommet crucial à Yaoundé pour repenser la dette et l’avenir financier

Zone CEMAC : Un sommet crucial à Yaoundé pour repenser la dette et l’avenir financier

Face à la recrudescence des tiraillements budgétaires qui ébranlent la sous-région, le Cameroun s’est mu en épicentre d’une réflexion stratégique de haute volée en accueillant, dès le 10 avril courant, le premier Colloque financier international (Colfini) entièrement dédié à l’épineuse question de la dette souveraine au sein de l’espace communautaire de la CEMAC.

Durant quarante-huit heures, un aréopage d’experts chevronnés, de décideurs politiques de premier plan et d’acteurs influents des marchés financiers s’attèle à l’étude approfondie de dispositifs de restructuration finement adaptés au contexte économique singulier des États membres.

La métropole camerounaise, Yaoundé, est ainsi le théâtre d’un cénacle d’importance capitale pour l’avenir pécuniaire de l’Afrique centrale : le Colfini, dont la thématique cardinale gravite autour de la « Dette souveraine des États membres de la CEMAC et opportunités de restructuration ». Orchestré par le tandem dynamique des sociétés de bourse camerounaises Contacturer Capital et Horus Investment Capital, avec le concours éclairé du cabinet Akoa Mballa & Co, ce forum d’envergure mobilise plus de trois cents participants autour d’une problématique dont l’acuité ne cesse de croître pour les économies de la sous-région : la viabilité de leur endettement public dans un environnement macroéconomique global empreint d’incertitudes.

La convocation de ce colloque survient à un moment charnière où les six nations composant la CEMAC sont confrontées à des pressions grandissantes sur leurs trésoreries publiques, complexifiant l’observance scrupuleuse de leurs obligations de remboursement. « Dans cette conjoncture, la problématique de la dette souveraine s’est érigée en un enjeu fondamental, non seulement en raison de son incidence croissante sur le tissu économique de nos États, mais également en tant que levier stratégique pour le financement de nos nations », a déclaré avec emphase le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, lors de la cérémonie inaugurale. S’agissant spécifiquement du Cameroun, il a réitéré l’engagement indéfectible du pays en faveur d’une gestion rigoureuse de sa dette, précisant que « notre nation affiche un taux d’endettement public de 42% du PIB, l’un des plus modérés d’Afrique subsaharienne, et substantiellement inférieur au seuil communautaire de 70% édicté par la CEMAC ».

Outre les échelons administratifs étatiques, une pléthore de figures marquantes de la sphère financière participe activement à cet événement d’importance : des représentants éminents de la BEAC, de la Cobac et de la Cosumaf, des délégués des institutions de financement internationales telles que la Banque mondiale et le FMI, ainsi que des intermédiaires influents des marchés financiers. Les tables rondes et les panels au programme explorent des thématiques nodales telles que les défis inhérents à la dette souveraine au sein de la CEMAC, l’ingénierie des transactions financières sophistiquées, ou encore les mécanismes juridiques et techniques de réaménagement de la dette, conçus sur mesure pour les spécificités régionales.

Pour Paul Onono, le directeur général de Contacturer Capital, ce colloque transcende la simple fonction diagnostique. Il nourrit l’ambition de générer des solutions pragmatiques pour assainir la trajectoire de la dette publique. « Ce colloque revêt une importance capitale, car il nous offre l’opportunité d’insuffler un nouveau dynamisme à nos économies, en réalisant un bilan exhaustif de l’endettement afin d’évaluer sa conformité avec les objectifs fixés et de faciliter l’obtention de financements pour les projets », a-t-il explicité. L’objectif corollaire est de catalyser l’émergence d’une plateforme collaborative fructueuse entre les États, l’expertise locale et les partenaires financiers internationaux.

Au-delà des présentations pointues et des échanges techniques approfondis, le Colfini 2025 signale une prise de conscience collective au niveau régional quant à l’urgence d’améliorer la gouvernance financière. L’économiste camerounais de renom, le Pr. Bruno Bekolo Ebe, a synthétisé l’enjeu avec pertinence : « Ce colloque est pertinent car il permet une discussion approfondie sur tous les facteurs qui contribuent à la soutenabilité de la dette de nos États : le cadre juridique, les mécanismes de surveillance rigoureux, et surtout, l’efficience des investissements réalisés ». Les délibérations qui se poursuivent ce 11 avril devraient permettre de dégager les premières orientations stratégiques concrètes.

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