Union africaine : 24 ans après, l’urgence de renaître
Née sur les cendres de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’Union africaine (UA) est une organisation intergouvernementale d’États africains. Elle a vu le jour le 9 juillet 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999.
La vision des fondateurs « est d’accélérer les progrès vers une Afrique intégrée, prospère et inclusive, en paix avec elle-même, jouant un rôle dynamique sur la scène continentale et mondiale, efficacement conduite par une commission responsable, efficace et réactive », exprime si bien le quotidien équato-guinéen.
Si l’UA reste une organisation pertinente, par sa vision et le cadre d’échange et de rencontre qu’il instaure entre les différents gouvernements du continent, son utilité échappe de plus en plus aux populations à la base. D’aucuns la traitent de « syndicat de chefs d’Etat ». Elle est si prompte, par exemple, à condamner « avec la dernière rigueur », les coups d’Etat militaires là où les dirigeants civils, eux, se permettent les coups d’Etat constitutionnels sans pour autant s’attirer la moindre réprimande de sa part.
Il y a également, l’épineuse question de son indépendance, son financement. Parfois, ses décisions sentent en flagrance, une injonction de la France, et par ricochet de l’Occident. Critique valable pour la CEDEAO, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest basée à Abuja, au Nigeria. Depuis l’assassinat odieux de Mouammar Kadhafi, le guide libyen colonne vertébrale de l’UA, l’organisation est devenue plus vulnérable aux influences extérieures.
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Le Comorien aux commandes ; maintien de sanctions contre 3 pays
La présidence de l’Union africaine (UA) a changé de mains. Le président de l’Union des Comores a succédé au Sénégalais Macky Sall lors de du 36e sommet des chefs d’États tenu le 18 février à son siège à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Conformément à la tradition, le président Azali Assoumani des Comores dispose d’un mandat de douze mois à la tête de l’Union africaine (UA), notamment pour 2023. Il a pris les commandes en présences des sommités de l’organisation.
Il s’agit entre autres, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, de la vice-présidente de la CUA, Dr. Monique Nsanzabaganwa, du secrétaire général des Nations unies (ONU), du président Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, des représentants de la Commission économique régionale, dignitaires et invités, le personnel de l’UA et bien d’autres homologues chefs d’Etat.
Outre l’élection du président des Comores, le 36e sommet des chefs d’États de l’Union africaine s’est achevé sur des dizaines de décisions, déclarations, résolutions et autres motions qui avaient été âprement discutées au sein du Conseil exécutif de l’organisation
Les textes adoptés février vont d’une décision sur le rapport du président rwandais Paul Kagame sur les réformes institutionnelles de l’Union africaine à une motion de remerciements au président sortant, le Sénégalais Macky Sall, en passant par une résolution qui revient chaque année sur la levée du blocus que les États-Unis imposent à Cuba depuis des décennies.
Les chefs d’Etat ont également convenu de l’organisation d’une conférence de réconciliation en Lybie, le renforcement des sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée dictées par la Cédéao, et l’appropriation des décisions du mini-sommet sur l’Est de la RDC…
A propos des coups d’Etat, la position de l’Union africaine reste « tolérance zéro ». « L’assemblée a réaffirmé sa tolérance zéro face aux changements de gouvernement anticonstitutionnels. L’Union africaine maintient qu’elle ne tolère, en aucun cas, les méthodes non-démocratiques pour accéder au pouvoir politique. »
« Le département paix et sécurité de la commission est disponible pour mobiliser davantage de ressources humaines, techniques ou financières pour aider ces pays à faire face au fléau du terrorisme par le biais de la réforme de leur secteur de la sécurité. Je voudrais vraiment vous assurer que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider ces États membres à revenir dans la famille, s’ils travaillent de leur côté à restaurer l’ordre constitutionnel », précise l’ambassadeur Bankole Adeoye, commissaire paix et sécurité de l’Union africaine.
Le sommet a surtout imposé de plus des « interdictions de voyager » aux membres du gouvernement et aux représentants du Mali, Burkina Faso et de la Guinée.