Sahel : Un rapport explosif de l’ONU sur le trafic des médicaments
Attention danger ! Dans les pays du Sahel (Mauritanie, Tchad, Mali, Burkina Faso et le Niger), de 19 à 50% des médicaments sont de qualité inférieure à la norme ou falsifiés.
Telle est la grande révélation de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport publié mardi 31 janvier 2023 sur le trafic des produits médicaux, rapporte le média Voafrique.
Les pays concernés sont pauvres, en plus d’être en proie à la violence notamment djihadiste. Le rapport de l’ONUDC souligne que « les médicaments concernés sont soustraits de la chaîne d’approvisionnement à partir de l’Europe et dans une moindre mesure de la Chine et d’Inde. Ils passent souvent à travers les ports de mer de Guinée, du Ghana, du Bénin et du Nigeria avant d’être acheminés au Sahel», résume Tchadinfos.
Autrefois on parlait de médicaments contrefaits. Depuis 2017, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a abandonné ce terme «largement lié à la notion de droit de propriété intellectuelle, pour celui de « produit médical de qualité inférieure ou falsifié », plus adapté aux enjeux de santé publique, décryptage le quotidien français « Le Monde ».
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Lutte vitale
Le rapport de l’ONUDC ne surprend pas les observateurs. En effet, si le phénomène de la criminalité pharmaceutique est mondial, 42 % des signalements proviennent d’Afrique subsaharienne, 21 % des Amériques et 21 % de la région européenne. « L’Afrique subsaharienne concentre toutes les vulnérabilités qui vont favoriser les médicaments de qualité inférieure ou falsifiés : la faiblesse de la gouvernance des systèmes de santé, une offre de soins et un maillage des pharmacies sur le territoire insuffisants, l’existence d’un marché parallèle quasiment toléré et la pauvreté des populations », analyse le docteur Innocent Koundé Kpeto, président de l’Ordre des pharmaciens du Togo, cité par Le Monde.
La lutte contre les produits falsifiés est un combat vital, car «Les produits médicaux falsifiés constituent une véritable menace pour la santé publique dans la mesure où ils peuvent empêcher de soigner ou porter atteinte à des patients voire les tuer», selon l’ONUDC.