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7 juillet 2025
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Présidentielle 2025 : Un pouvoir solide ou simplement verrouillé ? La vraie question reste posée.

Yaoundé, juillet 2025 — Un récent article exaltait la “puissance totale” du RDPC, saluant son ancrage administratif, militaire et territorial, et affirmant que même sans une présence active du Président Paul Biya, le système resterait implacablement efficace.
Mais derrière cette rhétorique bien huilée, plusieurs zones d’ombre méritent d’être éclairées.

Car ce n’est pas parce qu’un pouvoir est organisé qu’il est légitime. Et ce n’est pas parce qu’un système tient, qu’il ne vacille pas.


Une administration forte… ou verrouillée ?
Il est vrai que l’appareil d’État camerounais est dense, déployé, hiérarchisé. Mais :
  • Est-il vraiment au service des citoyens ou d’un parti ?
  • Les préfets, sous-préfets et délégués sont-ils des serviteurs de l’État ou des agents de propagande électorale ?
  • Combien de décisions sont encore prises pour le bien public et non pour maintenir l’équilibre d’un système centré sur le pouvoir, et non sur le progrès ?
Une armée loyale… à qui ?
Le discours officiel vante la discipline de l’armée. Soit. Mais loyale à quoi :
  • À la République, ou à un clan présidentiel figé depuis plus de 40 ans ?
  • Aux institutions, ou à une vision de l’État où la contestation devient automatiquement “hostile” ?

Une armée forte, dans un État faible politiquement, devient une force d’équilibre… ou d’intimidation.


 Croissance ou croissance de façade ?
Les projets structurants existent. Mais :
  • Où en est l’impact réel sur le panier de la ménagère ?
  • Où en est l’accès aux soins, à l’éducation, à l’eau potable dans les zones rurales ?
  • Le pouvoir économique est-il utilisé pour libérer les énergies citoyennes ou protéger les monopoles politiques et financiers de quelques-uns ?
Un silence électoral qui inquiète plus qu’il ne rassure
Certes, le corps électoral n’est toujours pas convoqué à 3 mois du scrutin.
Mais faut-il y voir une stratégie brillante, ou simplement le reflet d’un pouvoir qui refuse la transparence ?
Ce silence n’est pas une démonstration de force.
Il est perçu par beaucoup comme un mépris des électeurs, des candidats potentiels, et des règles du jeu démocratique.
Et si le Président ne parle pas, s’il laisse “ceux qui agissent à sa place” gérer en son nom, alors qui assume ? Qui rend compte ? Et jusqu’à quand ?
Un système verrouillé peut-il encore se réformer ?
Les défenseurs du pouvoir parlent de stabilité. Mais la stabilité n’est pas l’immobilisme.
Un système qui fonctionne en boucle fermée, sans renouvellement, sans débat, sans respiration démocratique, peut-il encore être un espoir pour la jeunesse ?
La vraie force d’un régime ne se mesure pas à son silence stratégique, mais à sa capacité à tolérer la contradiction, à gérer l’alternance, à intégrer les idées nouvelles.
Le RDPC est une machine, oui. Mais une machine qui tourne sur elle-même.
Le Cameroun de demain ne pourra pas se construire uniquement avec ceux qui tiennent les manettes depuis hier.
Il faudra ouvrir, écouter, risquer le débat, et assumer l’inconnu.
Et cela commence par une question simple, à poser sans peur :
Pourquoi le peuple camerounais, 40 ans plus tard, n’a-t-il toujours pas droit à une vraie alternance ?
Lucien Ayissi,
Chroniquer Politique Indépendant

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