Ports de Bata et Malabo : La Guinée équatoriale et Albayrak signent un accord historique
Le gouvernement équato-guinéen et l’entreprise turque Albayrak sont sur le point de finaliser un accord majeur pour la gestion des ports maritimes de Bata et Malabo. Bien que la date de signature n’ait pas encore été annoncée, les négociations sont à un stade avancé et les détails du contrat ont été finalisés. L’État équato-guinéen détiendra 49% des parts de la future coentreprise, tandis que son partenaire turc en détiendra 51%. Les autorités affichent des objectifs ambitieux, espérant générer grâce à cette collaboration des recettes annuelles de 4 milliards d’euros, soit plus de 2 600 milliards de francs CFA.
Cet accord, d’une durée initiale de 10 ans renouvelables, prévoit un investissement de 300 millions d’euros, soit près de 197 milliards de francs CFA, destiné à la modernisation et à l’optimisation des infrastructures portuaires. Selon les autorités, ce projet s’inscrit dans une politique plus large de privatisation des entreprises publiques visant à améliorer leur rentabilité et à attirer des capitaux étrangers. Le contrat prévoit une révision tous les trois ans afin d’évaluer la rentabilité et la performance des services portuaires. L’objectif est d’améliorer l’efficacité des opérations et de réduire les coûts pour les importateurs et exportateurs, faisant ainsi des ports de Bata et Malabo des hubs régionaux de transbordement et de transit vers les pays voisins.
Des ports stratégiques pour l’économie équato-guinéenne
Les ports de Bata et Malabo occupent une place stratégique dans l’économie équato-guinéenne. Le port de Malabo dispose d’un quai de chargement d’une capacité annuelle de 7,1 millions de tonnes, utilisé à plus de 70%, et pouvant accueillir des navires de 500 pieds de longueur. Le port de Bata accueille quant à lui quelques milliers de tonnes de cargos par an, avec moins de 100 navires en transit et une capacité maximale de 57 721 tonnes.
Les fonds injectés serviront notamment à moderniser les infrastructures, à développer une nouvelle zone industrielle à Ebibeyin et à optimiser les activités portuaires, qu’il s’agisse de la gestion des conteneurs, du pilotage ou du remorquage.
Une clause pour encadrer les prix et promouvoir la responsabilité sociale
Le vice-président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a souligné l’importance de cet accord et a annoncé avoir recommandé l’inclusion de deux clauses importantes dans le contrat. La première clause interdit les augmentations de prix pour les services portuaires de Guinée équatoriale, offrant ainsi une stabilité tarifaire aux acteurs économiques. La deuxième clause porte sur la responsabilité sociale des entreprises, engageant l’entreprise Albayrak à réaliser des œuvres sociales au bénéfice des citoyens résidant dans les zones où elle opère.
Ce partenariat entre la Guinée équatoriale et Albayrak représente une opportunité majeure pour le développement économique du pays. La modernisation des infrastructures portuaires permettra d’améliorer la compétitivité du pays, d’attirer davantage d’investissements étrangers et de créer des emplois.
