Malversations financières et détournement de deniers publics : de nouveaux éléments sur le scandale financier historique au Cameroun
La plateforme Lacemac.info annonçait en exclusivité, vendredi 14 octobre 2022, la radiation de 915 agents publics camerounais pour détournement de fonds. Le dossier a évolué et on en sait un plus sur les structures étatiques à visiter par les inspecteurs d’Etat, qui sont déjà à l’œuvre.
Au Cameroun, l’affaire résonne fort. L’audit est ordonné au plus haut sommet de l’Etat, par le président de la République lui-même, Paul Biya en personne. Le chef de l’Etat a demandé à cette structure placée sous son autorité, de « procéder à l’audit de la gestion des ressources issues des chapitres budgétaires 65 et 94 sur la période de 2010 à 2021 », écrit le secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), Ferdinand Ngoh Ngoh au ministre en charge du Consupe, Mbah Acha Rose Fomundam dans une lettre en date du 18 janvier 2022.
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Ce scandale financier historique dans le pays, couvre une période de dix ans, 2010 et 2021. Les lignes en cause pèsent 12% du budget général de l’Etat. L’audit actuellement en cours, est conduit par les services du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), a appris « Investir au Cameroun ». La plateforme constate que « les dépenses publiques exécutées sur les lignes budgétaires 65 et 94 ont dépassé les 5 400 milliards de Fcfa ». Une somme colossale que les enquêteurs cherchent à élucider.
Dans leur itinéraire, les enquêteurs se rendront dans deux ministères. Il s’agit, primo, du ministère des Finances (Minfi), en charge de la gestion de la ligne 65 intitulée « dépenses communes ». Une équipe de la Consupe y séjourne depuis plusieurs jours, à en croire un courrier du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, signé le 30 septembre 2022, rapporte la source. Il s’agit enfin, du ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), en charge de la ligne 94 intitulée « interventions en investissements ». Des inspecteurs d’État du Consupe y sont à l’œuvre déjà également.
Ministres et directions au cœur de l’enquête
Sur la période de dix ans prise en compte dans l’audit, les personnalités qui ont été aux affaires sont connues. De même que les directions impliquées dans la gestion des lignes détournées.
Au niveau du Minfi, c’est la Direction générale du budget (Dgb) et la Direction des ressources financières (Dfr) qui intéressent les auditeurs. Ici, lumière sera faite sur plus de 3 500 milliards de Fcfa de dépenses réalisées sur la ligne 65. « Selon le décret du 28 février 2013 portant organisation du Minfi, la Dgb est chargée de « la gestion des crédits des chapitres communs » et « du traitement des dossiers qui ne peuvent être pris en compte dans le cadre des chapitres ministériels », alors que la Drf est responsable de « l’exécution de certaines dépenses communes », décrypte Investir au Cameroun.
Enfin, au Minepat, plus 1800 milliards de Fcfa de dépenses exécutées sur la ligne 94 sont à élucider. Pour y arriver, la Direction générale de l’économie et de la programmation des investissements publics (Dgepip) est dans le viseur des enquêteurs. Elle qui, à travers la Direction de la programmation des investissements publics (Dpip), est chargée « de la programmation, du suivi et du contrôle de l’exécution des investissements publics » et « du suivi des projets d’investissement public non programmés », renseigne le site d’informations, citant le décret du 4 juillet 2008 portant organisation du Minepat.
Entre 2010 et 2021, les personnalités ayant été aux affaires ne manqueront pas d’être écoutées par les enquêteurs. Sont aussi concernés, différents directeurs généraux, ceux du budget ; et des ressources financières au Minfi ; et les directeurs généraux de l’Economie et de la programmation des investissements publics ; et les directeurs de la programmation des investissements publics au Minepat.