Législatives au Tchad: trois candidats du parti MPS définitivement écartés
Le 25 novembre 2024, le Conseil constitutionnel du Tchad a publié la liste définitive des candidats pour les élections législatives prévues le 29 décembre, qui sont boycottées par une partie importante de l’opposition.
Parmi les candidats du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti de l’ancien président Idriss Déby et principal soutien de son fils et successeur Mahamat Idriss Déby, certains dossiers avaient été rejetés par l’agence électorale. Le Conseil a confirmé l’inéligibilité de Mahamat Zen Bada, Secrétaire général du MPS, mais a rétabli deux autres candidatures.
Le Conseil constitutionnel a validé la décision de l’Agence électorale d’écarter Mahamat Zen Bada, condamné en dernière instance pour détournement de fonds publics et n’ayant bénéficié d’aucune réhabilitation. Zen Bada, qui affirme être à la retraite depuis mars 2023, a été promu au grade de contrôleur général de police six mois plus tard.
Le Conseil estime qu’il a dissimulé sa condamnation et s’est inscrit frauduleusement sur les listes électorales, et a donc décidé de transmettre son dossier au procureur de la République. La même décision a été prise pour Mahamoud Boubakary et Salomon Gaïdro, deux autres cadres du MPS.
En revanche, le Conseil a rétabli les candidatures de deux anciens maires de Ndjamena : Mariam Djimet Ibet, emprisonnée à plusieurs reprises pour détournement de deniers publics mais ayant bénéficié d’un non-lieu et d’une relaxe, et Wang Laouna Foullah, qui n’a pas été condamné de façon définitive.
Il faut rappeler que le paysage politique tchadien a été bouleversé par une décision de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) : le rejet de plusieurs candidatures du Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir depuis l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby Itno en 1990. Cette décision, prise à moins d’un mois des élections législatives et locales du 29 décembre 2024, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique.
En effet, ces rejets mettent en péril les ambitions du MPS de conserver sa majorité parlementaire et de renforcer son emprise sur les collectivités locales. Ils pourraient également avoir des répercussions sur la stabilité du pays dans un contexte marqué par des tensions sociopolitiques.