Alphabétisation : La Guinée équatoriale parmi les meilleurs élèves d’Afrique, une surprenante progression
Grâce à des politiques éducatives ambitieuses et des investissements soutenus dans l’enseignement, la Guinée équatoriale a réalisé des progrès remarquables en matière d’alphabétisation, se hissant parmi les pays africains les plus performants dans ce domaine, selon les dernières données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Outre les exploits sexuels présumés de Baltasar Ebang Engonga, ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) de Guinée équatoriale, le petit pays d’Afrique centrale, qui compte environ 1,9 million d’habitants, a accompli des progrès louables en tirant parti de ses vastes richesses pétrolières, en investissant dans l’éducation et en maintenant la stabilité sociopolitique au fil des ans.
Mais l’image qui a récemment brillé sur la nation riche en pétrole n’était pas très bonne.
Pour faire court, au cours d’une enquête sur des allégations de corruption et de mauvaise conduite, les mauvaises habitudes personnelles d’Engonga ont été révélées. Comme l’ont pu le constater les autorités chargées de l’enquête sur son ordinateur officiel, Engonga aurait eu des vidéos explicites de lui-même et d’au moins 400 femmes, dont beaucoup sont liées à des personnalités de premier plan dans le pays.
Ce n’est pas la réputation stellaire que représente la Guinée équatoriale.
Selon les statistiques de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), la Guinée équatoriale affiche l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés d’Afrique cette année. Avec un taux d’alphabétisation de 95 à 96 %, la nation riche en pétrole se classe au deuxième rang après les Seychelles (98 %). Le Zimbabwe (90 à 92 %), l’île Maurice (90 %) et l’Afrique du Sud (87 à 90 %) complètent le top 5. La Tunisie, le Botswana, la Libye, le Gabon et l’Algérie constituent le top 10.
Avec un taux d’alphabétisation de 62 à 65 %, le Nigéria ne se classe malheureusement pas parmi les premiers pays africains dotés de systèmes éducatifs beaucoup plus solides.
Comment la Guinée équatoriale en est-elle arrivée là ?
Les progrès remarquables réalisés par la Guinée équatoriale en matière d’amélioration du taux d’alphabétisation, qui lui a permis de se hisser au premier rang en Afrique, sont le résultat d’une combinaison de facteurs, le principal étant les investissements massifs dans l’éducation, en particulier dans la capitale, Malabo, et dans d’autres zones urbaines. Toutefois, des défis subsistent dans les régions rurales.
Les revenus tirés des importantes réserves pétrolières de la Guinée équatoriale, découvertes dans les années 1990, ont considérablement accru les capacités de dépense du gouvernement. Le boom économique qui en a résulté a permis au gouvernement d’allouer davantage de fonds aux services publics, notamment à l’éducation. La richesse générée par les exportations de pétrole a permis d’investir dans la modernisation des infrastructures du pays. Cela comprenait la construction de nouvelles écoles, l’amélioration des installations éducatives existantes, le recrutement d’enseignants qualifiés et l’amélioration de l’accès aux ressources éducatives, ce qui se traduit directement par des taux d’alphabétisation plus élevés.
Le pays offre un enseignement gratuit et obligatoire jusqu’au niveau secondaire pour tous. Ces dernières années, les autorités de la Guinée équatoriale ont fait de l’éducation une priorité essentielle. La politique d’éducation gratuite et obligatoire pour tous a été conçue pour éliminer les obstacles financiers à l’éducation, garantissant ainsi à tous les enfants la possibilité d’aller à l’école et d’apprendre.
Sous la direction du président Teodoro Obiang Nguema, âgé de 82 ans, la Guinée équatoriale a fait de l’éducation l’un des piliers de ses plans de développement national. Par exemple, la Vision 2020 défendue par Nguema et les stratégies nationales de développement qui ont suivi ont largement mis l’accent sur l’amélioration de l’éducation. Cette focalisation stratégique sur le développement du capital humain a contribué à accroître le taux d’alphabétisation et les résultats scolaires du pays.
Dans un monde de plus en plus interconnecté, aucun pays ne peut se permettre de se couper des opportunités mondiales. La Guinée équatoriale a largement misé sur des partenariats internationaux stratégiques. Le pays a travaillé avec des organisations internationales telles que l’UNESCO, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour recevoir un soutien technique et mettre en œuvre des réformes éducatives. Ces partenariats ont grandement contribué à améliorer les normes des programmes scolaires, la formation des enseignants et la gestion globale de l’éducation.
Ce n’est pas tout. Le leadership constant du président Nguema pendant 43 ans (le plus long mandat d’un dirigeant en Afrique) a ouvert la voie à la stabilité politique. Depuis l’indépendance en 1968, la Guinée équatoriale a un gouvernement relativement stable, même s’il a été critiqué pour son manque de libertés politiques et ses problèmes de droits de l’homme. Cette stabilité a permis la mise en œuvre de politiques à long terme, notamment celles liées à l’éducation.
Des investissements considérables ont été consentis dans la formation et le recrutement des enseignants pour garantir que le système éducatif réponde aux normes internationales. Des programmes de formation des enseignants ont été mis en œuvre pour améliorer la qualité de l’enseignement à tous les niveaux de l’enseignement. À un moment donné, le gouvernement a également recruté des enseignants d’autres pays pour combler les lacunes et relever le niveau général de l’éducation. En ce qui concerne l’élaboration des programmes scolaires, l’accent a été mis sur l’amélioration des matières enseignées et des méthodes utilisées. L’anglais et l’espagnol sont enseignés aux côtés des langues autochtones, ce qui contribue à intégrer la population et à accroître les possibilités d’éducation.
Pour relever les défis qui persistent dans le domaine de l’éducation en milieu rural, des efforts considérables ont été déployés pour étendre l’éducation aux zones rurales. Les investissements du gouvernement dans les infrastructures se sont étendus aux zones rurales et reculées, où de nouvelles écoles ont été construites et les services éducatifs ont été rendus plus accessibles. Ces efforts ont contribué à réduire les disparités régionales et à promouvoir l’alphabétisation à l’échelle nationale.
Nguema a toujours été convaincu que l’éducation est un pilier du développement. Lors d’un discours prononcé il y a quelques années lors du Forum mondial sur l’éducation à Dakar, au Sénégal, Nguema a déclaré : « L’éducation est la base du développement de tout pays. Nous devons travailler ensemble pour garantir que tous les citoyens aient accès à l’éducation, car elle est fondamentale pour le progrès de toute nation ».
« Ces dernières années, nous avons consacré des ressources importantes au secteur de l’éducation, en construisant des écoles et en formant des enseignants, afin de préparer notre jeunesse à affronter les défis d’un monde moderne. Notre vision de l’avenir de la Guinée équatoriale comprend une population bien éduquée, qualifiée et capable de mener le pays vers une nouvelle ère de développement. Seule l’éducation peut nous permettre d’y parvenir ».
L’engagement communautaire, la collaboration régionale, le fort soutien familial et les valeurs en matière d’éducation ont poussé la Guinée équatoriale vers l’excellence éducative.
Le soutien du Nigéria à l’Équatoriale dans le passé
En 2012, Goodluck Jonathan, ancien président nigérian et symbole de la paix en Afrique, a accordé une aide financière à la Guinée équatoriale, ce qui a permis au pays de faire face à diverses obligations fiscales, notamment le paiement des salaires des fonctionnaires. Cette aide s’inscrivait dans le cadre d’une relation bilatérale plus large entre les deux pays, en particulier à une époque où la Guinée équatoriale était confrontée à des difficultés économiques malgré sa richesse pétrolière.
La Guinée équatoriale a connu des difficultés de gestion financière et, à certains moments, le gouvernement a eu du mal à équilibrer le budget national, en particulier lorsque les prix du pétrole étaient volatils. L’aide du Nigéria sous Jonathan a permis de remédier aux déficits budgétaires immédiats.
Outre l’aide financière directe, le gouvernement nigérian a également conclu des accords de coopération économique comprenant des aides et des lignes de crédit. Ces accords visaient à aider la Guinée équatoriale à maintenir sa stabilité économique et à poursuivre ses efforts de développement, notamment en veillant à ce que le secteur public, y compris les fonctionnaires, soit payé à temps. L’aide du Nigéria ne se limitait pas à des prêts à court terme, mais comprenait également des partenariats commerciaux et d’investissement plus vastes, notamment dans les secteurs du pétrole et du gaz. Le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique, avait tout intérêt à renforcer ses liens avec la Guinée équatoriale, qui disposait également d’une industrie pétrolière en pleine croissance.
Le Nigeria et la Guinée équatoriale ont noué des liens étroits dans le secteur pétrolier et gazier, et les deux pays ont mutuellement bénéficié de cette relation. Si le Nigeria a partagé son expertise, sa technologie et ses investissements dans l’industrie pétrolière de la Guinée équatoriale, l’aide apportée à la Guinée équatoriale pour surmonter ses difficultés financières a également profité aux intérêts du Nigeria dans la région. En effet, la politique étrangère de l’ancien président Jonathan était marquée par un engagement en faveur du panafricanisme et de la coopération régionale, et par un soutien aux pays africains, dont la Guinée équatoriale, pour favoriser le développement et l’autonomie.