La Centrafrique initie un vaste projet routier pour dynamiser l’intégration régionale avec le Congo
La République centrafricaine a récemment donné le coup d’envoi d’un projet d’infrastructure routière d’envergure, une initiative de 221 kilomètres destinée à relier Gouga, Mbaïki et Bangui, signalant une avancée notable pour le développement et le renforcement des liens régionaux.. Cette initiative ambitieuse constitue la première phase du projet « Corridor 13 » (CD13), un programme régional multimodal visant à connecter Pointe-Noire (Congo), Brazzaville (Congo), Bangui (Centrafrique) et Ndjamena (Tchad).
Le financement de cette première phase, s’élevant à 282 millions de dollars américains (environ 174,9 milliards de FCFA), est assuré par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Ce projet s’inscrit dans une vision d’intégration régionale promue par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), et s’aligne sur les stratégies de développement national et régional de la BAD.
Outre la construction de la route de 221 km, cette phase initiale comprend également l’aménagement des voiries urbaines dans les villes centrafricaines de Mbaïki et Mongoumba, la réhabilitation de l’avenue David Dacko à Bangui, ainsi que l’édification de ponts essentiels sur les fleuves Lobaye et Mpoko. Le programme ne se limite pas aux infrastructures physiques, puisqu’il prévoit des investissements sociaux structurants, notamment la création d’un centre de cardiologie dans la capitale Bangui.
La dimension fluviale du « Corridor 13 » ambitionne la modernisation de la voie navigable entre Brazzaville et Bangui, empruntant le fleuve Congo et la rivière Oubangui. Des mesures d’amélioration de la sécurité fluviale et la construction d’un port à Mongoumba, ville frontalière avec le Congo, sont également au programme.
La BAD souligne que le projet a été conçu selon une approche « intégrée et holistique », associant le développement d’infrastructures à un accompagnement socio-environnemental. Des initiatives ciblées sur l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, ainsi que des mesures d’indemnisation pour les populations potentiellement affectées dans les trois pays concernés (Centrafrique, Congo et Tchad) sont intégrées au projet.
Le lancement de ces travaux a eu lieu à Mbaïki, en présence du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, du Premier ministre Félix Moloua, de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que de représentants du corps diplomatique et d’institutions internationales, dont le chef du bureau pays de la BAD, Mamady Souaré.
Ce projet d’envergure témoigne de l’engagement de la République centrafricaine et de ses partenaires à consolider les liens économiques et commerciaux au sein de la sous-région. Au 31 mars 2025, le portefeuille actif de la BAD en Centrafrique représentait un engagement total de 579 millions de dollars, dont 51 % dédiés aux infrastructures de transport, soulignant l’importance stratégique de ce secteur pour le développement du pays.
