La Belgique intensifie son engagement pour la paix dans l’Est de la RDC lors d’une tournée diplomatique en Afrique centrale
Le vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a entrepris une tournée significative en Afrique centrale, marquant une intensification de l’engagement belge dans la résolution des conflits régionaux. Après une étape à Kampala (Ouganda), il a effectué une visite historique au Burundi, la première d’un chef de la diplomatie belge depuis plus d’une décennie, avant de se rendre à Kinshasa (RDC).
À Bujumbura, Maxime Prévot a rencontré le président Évariste Ndayishimiye, où les discussions ont été qualifiées de « franches et constructives ». Le président burundais a exposé les priorités de son pays, notamment le besoin de financement initial pour réaliser les objectifs de la stratégie « Burundi, pays Émergent en 2040 et pays Développé en 2060 ». La rencontre a également permis d’évaluer le programme de coopération bilatérale 2024-2028, couvrant des domaines tels que l’agriculture, la santé et l’éducation. Il a été annoncé que la Belgique soutiendrait le Burundi dans la préparation de sa future présidence de l’Union africaine.
La dimension régionale de la tournée a revêtu une importance particulière. Les dirigeants ont discuté de la situation dans l’Est de la RDC et de leurs relations avec les pays voisins. L’absence d’étape à Kigali s’explique par la rupture des relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda, ce dernier accusant Bruxelles de partialité en faveur de Kinshasa. Le Burundi, qui déploie des troupes en RDC en soutien aux FARDC, accuse régulièrement le Rwanda de menacer sa sécurité.
Arrivé à Kinshasa le 27 avril, Maxime Prévot prévoit une rencontre avec le président Félix Tshisekedi, visant à renforcer le rôle de la Belgique dans les processus de paix en cours : les initiatives de Doha, Washington, de l’Union africaine, ainsi que celles menées par la SADC et l’EAC.
La Belgique prône une approche globale pour la résolution du conflit, axée sur le respect de l’intégrité territoriale de chaque État, la cessation de tout soutien extérieur aux groupes armés et la promotion d’une économie transfrontalière légale et équitable. Bruxelles insiste également sur le retour digne des réfugiés, l’élimination de la menace des FDLR et la fin de toute collaboration entre ces groupes et les forces armées congolaises. Maxime Prévot souligne l’importance de s’attaquer aux causes profondes du conflit pour briser le cycle de la violence. La réforme de l’armée congolaise est également une priorité pour la Belgique.
Dans cette optique, la coopération militaire entre la Belgique et la RDC a été rétablie, après une interruption depuis 2017. Depuis avril 2022, une trentaine d’instructeurs belges du Régiment d’opérations spéciales (SOR) sont déployés à Kindu, au camp de Lwama, pour former la 31ᵉ Brigade de réaction rapide de l’armée congolaise, dont le premier bataillon est déjà opérationnel dans l’Est du pays. Cette reprise de la coopération militaire souligne l’engagement concret de la Belgique à soutenir la stabilisation de la région.
