Gabon : Des tensions vives au sein de l’Assemblée nationale de transition suite à l’adoption du nouveau code électoral
L’adoption du nouveau code électoral par l’Assemblée nationale de transition gabonaise le mercredi 19 juin a créé un climat de discorde au sein de l’institution. 90% des députés ont voté en faveur du texte, mais une partie d’entre eux a vivement contesté son contenu, y voyant un recul démocratique majeur.
La principale critique porte sur le transfert de la responsabilité de l’organisation des élections du Centre gabonais des élections (CGE) au ministère de l’Intérieur. Cette mesure est perçue par beaucoup comme une manœuvre du gouvernement pour contrôler le processus électoral et favoriser son parti.
Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, 4e vice-président de l’Assemblée, a qualifié le nouveau code de « véritable recul démocratique » et d' »insulte pour notre démocratie ». Il a dénoncé « l’empressement » du gouvernement à « enterrer les acquis démocratiques » obtenus de haute lutte par le peuple gabonais.
Jean Valentin Leyama, secrétaire exécutif du mouvement Reagir, a quant à lui fustigé un « Mercredi noir » pour la démocratie gabonaise. Il a condamné le « retour de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur », soulignant que seuls 10 députés ont eu le courage de s’y opposer.
L’adoption de ce nouveau code électoral risque d’aggraver les tensions politiques au Gabon et de fragiliser le processus de transition démocratique. Il est crucial que les autorités gabonaises prennent en compte les préoccupations de l’opposition et de la société civile afin de trouver un consensus et de garantir des élections libres et transparentes.