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16 mai 2024
Politique

Faustin-Archange Touadéra : le bâtisseur en puissance

Faustin-Archange Touadéra : le bâtisseur en puissance

Faustin

Grand rassembleur du peuple centrafricain depuis sa prise de pouvoir en 2016, Faustin-Archange Touadéra est un véritable exemple de résilience. Rigoureux et intègre, il parvient contre toute attente à diriger la Centrafrique malgré la suspension des aides des institutions de Bretton Woods et de l’Occident.

Né le 21 avril 1957 dans le quartier populaire de Boy-Rabe à Bangui en Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra est fils d’un père chauffeur et d’une mère cultivatrice. Très tôt, le jeune banguissois montre sa passion pour les mathématiques. Après des études dans les universités de Bangui, d’Abidjan, de Lille et de Yaoundé, il décroche en 1986 un doctorat d’État en mathématiques pures. Ceci lui permet de débuter dès 1987 une carrière académique à l’université de Bangui comme professeur assistant de mathématiques. De 1989 à 1992, il occupe le poste de vice-doyen de la faculté des sciences de la même université.

Il enchaîne ensuite plusieurs autres fonctions et finit recteur de l’université de Bangui de 2005 à 2008. A ce titre, il participe à la mise en œuvre de diverses initiatives telles que le programme de formation à l’entrepreneuriat et le consortium Euclid.

Un chef de gouvernement effacé, mais efficace

Fort de cette riche carrière d’universitaire, l’ancien membre de l’Association nationale des étudiants centrafricains est appelé à servir son pays. Dans un contexte de crise sociale, marquée par des mouvements de grèves dans l’administration et l’enseignement, il est nommé Premier ministre par le président François Bozizé le 22 janvier 2008, en remplacement d’Elie Doté démissionnaire.

Bien qu’effacé et discret, Touadéra a été très efficace à la tête de ce gouvernement. A son actif, plusieurs réformes dont la bancarisation des salaires des fonctionnaires après plusieurs années d’arriérés, l’organisation du dialogue inclusif de Bangui à fin 2008. Ce dialogue s’est soldé par la signature de plusieurs accords de paix. Il a également entrepris une lutte implacable contre la corruption qui gangrène l’administration centrafricaine.

Un engagement indéniable ! 

Le 12 janvier 2013, il est démis de ses fonctions avant la nomination d’un chef de gouvernement issu de l’opposition, première étape prévue par l’accord de sortie de crise signé à Libreville entre pouvoir et rébellion. Il s’exile alors en France sur la base de l’ONU de Bangui pendant six mois.
A la faveur du renversement de François Bozizé le 24 mars 2013, il met fin à son exil pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle devant mettre fin à la transition. Avec un groupe restreint de fidèles, il peaufine sa candidature. Touadéra arrive deuxième au premier tour du scrutin, le 30 décembre 2015, créant la surprise. En effet, il était présenté comme un outsider.
Il noue des alliances avec plusieurs candidats au premier tour du scrutin dont l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, candidat du MLPC. Ce qui lui a permis de remporter au second tour le 14 février 2016.

Un chef d’Etat rassembleur

Durant ce premier mandat, il négocie des alliances avec plusieurs groupes armés, notamment l’ex-Séléka et les antibalaka, les protagonistes des violences interreligieuses de 2013-2014, à l’origine d’un régime de transition dirigé par Catherine Samba-Panza, une ancienne maire de Bangui. Son action politique est axée sur quatre points : la paix et la sécurité, le secteur productif, l’assainissement des finances publiques et les services sociaux de base.

Il rempile à l’issue de la présidentielle de décembre 2020. Le 18 janvier 2021, la Cour constitutionnelle valide sa réélection avec 53,16 % des voix. Son deuxième mandat démarre sur fond d’instabilité causé par la résurgence des groupes terroristes et de suspension de l’appui militaire de l’Hexagone.
Il recourt alors au soutien de la Russie pour rétablir la stabilité du pays à travers la société Wagner. Il s’attire alors la foudre de l’Occident qui ordonne le retrait des coopérants français et la suspension de l’aide économique.

En réponse, Faustin-Archange Touadéra renforce la coopération de la République centrafricaine avec le Kremlin. Il n’hésite pas à soutenir ouvertement le président Vladimir Poutine.
Au plan régional, le leadership et la bravoure du dirigeant centrafricain sont reconnus par ses pairs qui l’ont porté à la tête de la présidence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le 17 mars 2023.

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