Faure Gnassingbé pressenti pour reprendre la médiation entre la RDC et le Rwanda
Un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir dans les efforts de résolution de la crise persistante entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Lors d’une réunion virtuelle du bureau de l’Union africaine (UA) le samedi 5 avril 2025, le président angolais João Lourenço a laissé entendre que son homologue togolais, Faure Gnassingbé, pourrait reprendre le rôle crucial de médiateur entre les deux nations voisines.
Cette annonce intervient après le désistement de João Lourenço lui-même en mars dernier. Le président angolais avait officiellement déclaré vouloir se concentrer pleinement sur sesi fonctions de président en exercice de l’Union africaine. Cependant, lors de la récente réunion, il a souligné l’importance de maintenir la dynamique du dialogue entre Kinshasa et Kigali, suggérant que Faure Gnassingbé possède les qualités nécessaires pour assurer cette continuité.
La proposition de confier cette tâche délicate au président togolais devra être formellement approuvée par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA. Néanmoins, les premières consultations avec le président Gnassingbé auraient abouti à une réponse positive, ouvrant la voie à cette potentielle nomination.
La situation dans l’est de la RDC reste extrêmement préoccupante, marquée par une instabilité chronique et la présence de nombreux groupes armés, dont le M23. Les tensions entre Kinshasa et Kigali sont vives, la RDC accusant régulièrement le Rwanda de soutenir activement ces groupes rebelles, ce que Kigali a toujours nié. Les précédentes tentatives de médiation, notamment celles menées par l’Angola, ont connu des avancées limitées, soulignant la complexité de ce dossier régional.
L’éventuelle implication du président Faure Gnassingbé suscite des réactions mitigées. Certains observateurs saluent son expérience diplomatique et sa position de figure africaine respectée, y voyant une opportunité de relancer les négociations et de trouver des solutions durables. D’autres expriment des réserves, soulignant les défis considérables liés à la nature profonde du conflit et aux intérêts divergents des acteurs impliqués.
Il est à noter que cette proposition intervient dans un contexte diplomatique africain actif sur ce dossier. Récemment, le Qatar a également initié une médiation qui a abouti à une rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagamé. La coordination des efforts entre les différentes initiatives sera cruciale pour maximiser les chances de succès.
Si la nomination de Faure Gnassingbé est confirmée, il héritera d’une tâche ardue mais essentielle pour la stabilité de la région des Grands Lacs. Sa capacité à établir un climat de confiance entre les parties et à faciliter des discussions constructives sera déterminante pour l’avenir de millions de personnes affectées par ce conflit prolongé. La communauté internationale observera attentivement les développements à venir et espérera que cette nouvelle tentative de médiation apportera enfin une lueur d’espoir pour une paix durable.
