Face à la menace d’une baisse du Franc CFA, les dirigeants de la CEMAC tiennent un sommet urgent le 16 décembre à Yaoundé
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidence tournante est assurée par le Centrafricain Faustin Archange Touadera, c’est le Camerounais Paul Biya qui semble tirer les ficelles pour tenter d’éviter à la sous-région un scénario catastrophe : la dévaluation du Franc CFA.
La menace d’un ajustement monétaire plane depuis plusieurs mois sur les six États de la CEMAC. La chute des cours du pétrole, principale ressource de la zone, couplée à la pandémie de Covid-19, a mis à mal les économies nationales. Une dévaluation du Franc CFA apparaissait alors comme une solution envisageable pour retrouver de la compétitivité.
Cependant, cette option est loin de faire l’unanimité. Si elle pourrait stimuler certaines exportations, elle entraînerait également une hausse des prix à la consommation, érodant ainsi le pouvoir d’achat des populations déjà fragilisées. De plus, elle pourrait remettre en cause la stabilité financière de la zone et fragiliser davantage les relations avec les partenaires extérieurs.
C’est dans ce contexte tendu que se tiendra ce sommet extraordinaire à Yaoundé le 16 décembre prochain. Les chefs d’État de la CEMAC ont convié la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) afin de bénéficier de ses conseils et de son expertise. La présence de cette dernière souligne l’enjeu international de cette rencontre et les attentes placées en cette institution financière.