Cameroun : Gouvernement, FMI et l’INS fournissent trois taux d’inflation contradictoires
Qui croire en ce qui concerne le taux d’inflation au Cameroun en 2023 ? Les données que fournissent le FMI, l’Institut national de la statistique (INS) et même le gouvernement ne se rejoignent pas.
Selon l’INS, l’inflation au Cameroun a atteint 6,3% en 2023 une première depuis au moins 27 ans. Le FMI parle de 6% en 2023, soit le double des projections, 3%, sur la même période par le gouvernement, dans la loi de Finances 2023 de l’Etat.
Malgré cette divergence, les trois entités « s’accordent sur l’évolution à la hausse de cet indicateur économique, ainsi que sur les principales causes», constate le média EcoMatin.
Les appréciations varient. L’INS prévient que les tensions inflationnistes vont s’accélérer au Cameroun au cours de l’année 2023, à cause deu « durcissement des conditions financières dans la plupart des régions, le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, les effets persistants de la pandémie de la Covid-19, la dépréciation du Fcfa vis-à-vis du dollar, le réajustement des prix du carburant à la pompe et les nouvelles dispositions fiscales de la Loi des finances 2023.
En définitive, en considérant le réajustement de 15,9% du prix du litre du super et de 25,2% du prix du litre du gasoil, et sous l’hypothèse du maintien du rythme mensuel actuel d’évolution des prix, le taux d’inflation de 2023 pourrait se situer au-delà de 6% ».
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Une projection « plus pessimiste que celle faite par le Fonds monétaire international (FMI) », à l’issue de la récente revue de son programme économique et financier triennal avec le Cameroun. Dans un communiqué officiel en date du 30 janvier 2023, le FMI indique que le taux d’inflation au Cameroun devrait se situer à 6% en 2023.
Le gouvernement, lui, rassure que le pays tient dans le seuil admis dans les critères de surveillance multilatérale de la Cemac. Mais, EcoMatin tend à donner raison à l’INS et le FMI, qui « soutiennent que le niveau d’augmentation des prix dans les marchés du pays en 2023 représentera deux fois les 3% tolérés dans la Cemac. Une prévision plus alarmiste qui tend à être accréditée par la réalité sur le terrain », commente-il.
Le média en veut pour preuve, l’augmentation des prix des carburants, suivie d’une modique hausse des salaires dans la Fonction publique de 5,2%, sans oublier l’augmentation allant de 15% à 25% sur les tarifs du transport urbain et interurbain actée aux transporteurs.