
ALI BONGO ONDIMBA A SA SORTIE du BUREAU DE VOTE CE SAMEDI 12 AVRIL 2025 :
» Je suis citoyen gabonais et en tant que tel je ne pouvais rester en marge de cette nouvelle étape pour la démocratie pour notre pays d’où ma volonté d’exercer mon droit de vote comme tous gabonais en ce jour . Évidemment mon vote reste secret car je sais que c’est la question de tous , par contre je ne peux qu’implorer le prochain président de notre pays de penser aux miens notamment mon épouse et mon fils toujours incarcérés injustement .
Je me propose d’être également ce sage pour les nouvelles autorités de notre pays , ce sage qui sera garant de la démocratie de notre cher pays à qui mon père et ma famille ont tout donné.
Tout en implorant une fois de plus les nouvelles autorités de mon pays pour qu’ils fassent preuve d’humanisme envers les miens , je les remercie déjà pour leur considération «
Ce samedi 12 avril 2025, Ali Bongo Ondimba, l’ancien président déchu du Gabon, a choisi le jour de l’élection présidentielle pour orchestrer un retour aussi inattendu que provocateur. Après plus de deux ans de silence, cloîtré depuis le coup d’État d’août 2023 qui a mis fin à son règne, il s’est pavané à la sortie de son bureau de vote à Libreville, jouant la carte du citoyen modèle venu « exercer son droit de vote ». Mais derrière ce vernis démocratique, ses propos dégoulinent d’audace et frôlent l’indécence.

Ali Bongo a eu le culot de présenter cette élection comme une « nouvelle étape pour la démocratie » – une démocratie qu’il a lui-même piétinée pendant 14 ans, entre fraudes électorales présumées en 2016 et 2023 et une gestion clanique du pouvoir. Plus sidérant encore, il a imploré le futur président de « penser » à son épouse Sylvia et son fils Nourredin, toujours derrière les barreaux, qualifiant leur incarcération d’« injuste ». On croit rêver : l’homme dont la famille a régné en maître sur le Gabon pendant plus d’un demi-siècle, amassant une fortune colossale pendant que le pays s’enlisait dans l’inégalité, ose parler d’injustice sans ciller.
Et que dire de sa proposition de jouer les « sages » pour garantir la démocratie ? Cette prétention a de quoi faire rire jaune. Le sage autoproclamé, c’est celui qui a laissé derrière lui un Gabon fracturé, où les accusations de corruption et de répression ont rythmé son mandat. Invoquer l’héritage de sa famille, qui « a tout donné » au pays, sonne comme une insulte pour les Gabonais qui, eux, ont vu les richesses pétrolières s’évaporer au profit d’une élite. Ses remerciements mielleux aux autorités de transition, probablement pour lui avoir permis cette sortie, ne trompent personne : c’est une tentative désespérée de se raccrocher à une scène politique qui l’a déjà vomi.
Sur les réseaux sociaux, l’ironie fuse, et à juste titre. Comment ne pas ricaner face à cet aplomb ? Ali Bongo, garant de la démocratie ? C’est un peu comme demander à un pyromane de jouer les pompiers. Cette sortie, loin d’apaiser, risque de raviver la colère d’un peuple qui n’a pas oublié les années de gabegie. Alors que le Gabon attend les résultats de cette élection cruciale, une chose est claire : l’ex-président aurait mieux fait de rester dans l’ombre, car son comeback ne fait que jeter de l’huile sur un feu encore brûlant.
