Tchad : L’Union européenne renforce son aide humanitaire face à l’afflux de réfugiés soudanais
Dans un contexte humanitaire alarmant marqué par un afflux massif de réfugiés soudanais et un gel des financements américains, l’Union Européenne (UE) a annoncé une augmentation significative de son aide humanitaire au Tchad. L’annonce a été faite hier, 9 avril 2025, à l’aéroport d’Adré, point d’entrée principal des réfugiés, par la Commissaire européenne, Hadja Lahbib, lors d’une visite qualifiée de « symbolique ».
Accueillie par Zara Mahamat Issa, la ministre tchadienne de l’Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires, la Commissaire Lahbib a déclaré que l’UE allait débloquer une nouvelle enveloppe de 74 millions d’euros pour soutenir les opérations humanitaires sur le terrain. Cette contribution vise à pallier en partie la diminution drastique de l’aide financière précédemment apportée par d’autres donateurs, principalement les États-Unis.
« Nous sommes là pour contribuer à l’aide financièrement, avec un paquet de 74 millions d’euros qui va aider à soutenir les agences des Nations unies sur place, qui doivent faire face, malheureusement, à une diminution drastique de l’aide financière qui était apportée jusqu’ici par d’autres donateurs, essentiellement les États-Unis », a souligné Hadja Lahbib devant le poste-frontière d’Adré, où entre quotidiennement entre 100 et 200 réfugiés selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Cette augmentation de l’aide européenne intervient à l’approche du deuxième anniversaire du conflit au Soudan, un conflit qui a déjà poussé des centaines de milliers de personnes à chercher refuge au Tchad, notamment dans la région du Ouaddaï, à l’est du pays. La situation humanitaire dans cette zone est particulièrement préoccupante, avec des besoins croissants en abri, nourriture, eau potable et soins de santé.
La ministre tchadienne, Zara Mahamat Issa, a salué cette contribution de l’UE, tout en soulignant l’ampleur du défi auquel le Tchad est confronté. « Le Tchad dépasse l’afflux massif de réfugiés, et ça se fait d’une manière continue », a-t-elle affirmé. « En ce moment, il y a un grand nombre de réfugiés, que je peux estimer au moins 300 000 personnes à la frontière. Maintenant, il est question de les relocaliser dans des camps, ce qui nécessite énormément de ressources. »
Si l’aide européenne ne compense pas entièrement le vide laissé par le gel des financements américains, elle représente un soutien crucial et bienvenu pour le Tchad, pays qui maintient une politique d’accueil malgré ses propres difficultés économiques et sociales. Ce renforcement de l’engagement européen témoigne de la reconnaissance de la crise humanitaire aigüe qui se déroule à sa frontière et de la nécessité d’une solidarité internationale accrue face à cette tragédie.
Les fonds annoncés par l’UE devraient permettre de renforcer l’assistance apportée par les agences des Nations unies et les organisations humanitaires présentes sur le terrain, contribuant ainsi à améliorer les conditions de vie des réfugiés et à alléger la pression sur les communautés d’accueil tchadiennes.
