Gabon : 15 candidatures à la présidentielle 2023 avant l’ouverture des enregistrements ; Ali Bongo maintient le suspense
Le Gabon organise cette année 2023, une élection présidentielle. Alors que le chef de l’Etat Ali Bongo entretient le suspense sur son éventuelle candidature, certains challengers ont déjà clairement affiché leurs intentions « avant l’ouverture des enregistrements ».
Le web média local gabonreview a proposé un inventaire. « Pour une démographie d’environ 2,5 millions d’habitants, le Gabon pourrait enregistrer, à la prochaine élection présidentielle, un candidat pour chaque mètre carré de sa superficie. En espérant le respect des délais constitutionnels, à cinq mois du grand scrutin électoral, le pays des Bongo compte déjà près d’une vingtaine de candidatures déclarées ou inévitables. Certaines d’entre elles sont sérieuses », constate, en général, le média.
S’agissant des candidatures déclarées, le journal énumère en premier Raymond Ndong Sima. Cet ancien Premier ministre accuse l’Exécutif actuel d’avoir échoué « notamment dans les secteurs de l’éducation, des transports (réseau routier national), de la santé publique, de l’eau et de l’électricité, de la pauvreté et du chômage des jeunes ». L’économiste promet, lui, «une réforme profonde des institutions politiques», et invite à «rééquilibrer les pouvoirs entre les instances politiques, les assemblées, les cours judiciaires, le Parlement et le gouvernement».
Sur la liste, figure également Victoire Lasseni Duboze, ancienne ministre d’Omar Bongo, ancienne militante et hiérarque du Parti démocratique gabonais (PDG). Si elle tient parole, ce sera à 71 ans, sa deuxième participation à une présidentielle après celle de 2009. «Comme un soldat, comme N’Tchoréré, je me lève pour livrer une bataille, non contre des humains, mais contre tout le mal qui mine notre société au quotidien», a-t-elle déclaré, lors de l’annonce de sa candidature, le 9 mars, rappelle la source.
13 AUTRES CANDIDATS DECLARES
Pierre-Claver Maganga Moussavou
L’idée d’une candidature unique de l’opposition prend de temps en temps des coups. Se réclamant pourtant de l’opposition, le président du Parti social-démocrate (PSD) a déjà officialisé sa candidature à l’élection présidentielle à venir. Adoubés par ses militants, il va concourir une nouvelle fois avec son projet de société dénommé «provincialisation».
Marie-Sylvie Hervo-Akendengué
Pour une surprise, c’en est une ! Se présentant comme une «citoyenne républicaine», une «féministe engagée», Marie-Sylvie Hervo-Akendengué, ancienne journaliste, actuelle directrice de la communication du ministère de la Justice, membre de la société civile gabonaise, avait pris tout le monde de court à l’occasion d’une conférence de presse, annonçant, dès juin 2022, sa candidature à l’élection présidentielle de 2023. Réaffirmant son projet à la mi-mars en cours, cette fille d’un ancien ministre du Pétrole d’Omar Bongo entend «mettre un terme aux 56 ans de pouvoir du Parti démocratique gabonais (PDG)».
Mike Jocktane
Comme on pouvait s’y attendre, Mike Steeve Jocktane, leader du ministère international Christ Révélé aux Nations, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2023 au Gabon. L’homme se présente sous la bannière du ‘’Gabon Nouveau’’, un parti politique de l’opposition crée par ses soins en 2017 après sa sortie de l’Union Nationale. «J’annonce donc solennellement ici et maintenant que je compte dorénavant me consacrer au projet présidentiel au front duquel je me suis porté. Je confirme que je serai bien candidat à la prochaine élection présidentielle au Gabon. Je ne renonce en aucun cas à mon épiscopat. L’acte de consécration comme Évêque est irréversible. En réalité, mon engagement citoyen s’inscrit dans la continuité de mon appel à servir Dieu au travers de tous les Hommes», déclarait-il le 22 mars 2023 à Libreville.
Privat Ngomo
Responsable général du mouvement souverainiste et anti-françafrique dénommé «The NewPower», Privat Ngomo a annoncé, le 26 février 2023, sa candidature à l’élection présidentielle de 2023. Cet acte, assure-t-il, vise à transformer radicalement le Gabon, le restructurer avec une organisation plus en phase avec ses réalités traditionnelles, mais également à offrir au pays une véritable indépendance : celle de la rupture radicale avec l’actuel ordre néocolonial en vigueur.
Abel Mbombe Nzondou
Président du Mouvement alternance en marche (MAM), ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2016, Abel Mbombe Nzondou estime qu’il est temps que le peuple souverain paye le prix de sa totale liberté, d’une véritable démocratie et de l’alternance obligatoire. «Il est temps que le PDG accepte l’alternance au pouvoir, que le PDG accepte l’arrivée au pouvoir d’autres Gabonais capables de diriger notre pays, le Gabon au service de tous les Gabonais sans distinction ethnique ou régionale ni tribalisme», a-t-il déclaré le 9 février dernier à Libreville.
Gervais Oniane
Candidat déclaré de longue date à la présidentielle, Gervais Oniane se dit prêt à en découdre. Leader de l’Union pour la République (UPR), il a laissé entendre, le 15 octobre 2022 à Port-Gentil, qu’«en 2023 avec moi comme président, la priorité nationale sera de donner du travail à tous les Gabonais. Je compte mettre en place une législation pour des emplois qui seront réservés uniquement qu’aux nationaux». L’UPR est adossé au Bloc des centristes comprenant d’autres partis se réclamant du centre : le Rassemblement pour la dynamique populaire (RDP), le Parti populaire du Gabon (PPG) et le Mouvement citoyen des volontaires des libertés (MCVL).
Jean Donga
Ancien candidat à la présidentielle 2005, Jean Donga est en lice pour 2023. Sa déclaration publique à ce sujet a été faite, le 2 juillet 2022 à Libreville, lors du lancement du mouvement Reconstruisons le Gabon autrement (RGA), une structure devant l’accompagner dans sa «mission de reconstruction nationale».
Pasteur Désiré Mounanga
Se présentant devant la presse le 18 juin 2022 en tant qu’homme de Dieu et en tant que «fils, premier né de la Nation gabonaise», le pasteur Désiré Mounanga s’est jeté dans l’arène en qualité, certes de chef de parti mais surtout de leader religieux de l’Eglise de l’Alliance chrétienne et missionnaire du gabon (EACMG). Le révérend dit vouloir sauver le Gabon. Sa formule : «rachetons notre pays». En 2016, il avait également déclaré sa candidature mais n’a pas vraiment été vu sur les estrades.
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Marc Ulrich Malekou Ma Malekou
Directeur du multimédia Mazleckinfo.net, Marc Ulrich Malekou Ma Malekou s’est positionné, en juillet 2022, pour la course au fauteuil présidentiel. Politiquement engagé, ce membre d’un mouvement citoyen à vocation panafricaine engagé dans les questions d’état de droit, «Osons pour l’Afrique», estime que «le vote est le premier pilier de la citoyenneté. Or, depuis le retour au pluralisme politique et même avant cette ère, donc depuis 1960, il y a un déni de citoyenneté permanent imputable à la Françafrique». Le 11 juillet dernier, il indiquait : «nous avons le soutien du groupe politique qui nous porte. C’est donc la conjugaison de ces forces qui nous donnera, justement, les moyens et nous avons des pistes pour avoir le trésor de guerre qu’il faut.» Il milite pour le départ des troupes françaises au Gabon, à la fin du Franc CFA, etc.
Emmanuel Oye Mendome
Connu sur les réseaux sociaux pour ses images et textes nimbés d’évangiles traitant de la vie et du quotidien des Gabonais, Emmanuel Oye Mendome est également candidat à la prochaine élection présidentielle. Très pieux, il a pour devise «Avec Hoy, l’entrée à Canaan est assurée» et se présente en «sauveur du Gabon». S’illustrant par des publications moralisatrices de la vie publique empreintes d’évangiles, il assure que «nous sommes au dernier virage avant le chaos» et qu’il a choisi de sauver le Gabon.
André Vincent Bouassa
Si le gouvernement a revu les conditions de participation à une élection présidentielle au Gabon, indiquant que tout candidat devrait avoir vécu au pays six mois, au minimum, pendant chacune des deux années précédant le scrutin, André Vincent Bouassa n’en est pas du tout inquiet. Via un direct sur Facebook, le 14 septembre 2021, il faisait savoir qu’il sera candidat. Une candidature déclarée depuis les États-Unis où il réside. S’il n’a pas de projet de société à proprement parler, le principal objectif de cet entrepreneur est le départ du pouvoir du président Ali Bongo Ondimba.
Innocent Bemvone Be Nze
Il est un autre «candidat des USA». Innocent Bemvone Be Nze réside depuis plusieurs années aux États-Unis. Il entendait bien séjourner dans son pays le temps requis pour que sa candidature soit validée avant le scrutin, conformément à l’ordonnance portant loi organique relative à l’élection du président de la République. À l’instar de ses compatriotes vivant hors du pays et ayant plus ou moins déjà exprimé leurs velléités pour la présidentielle annoncée, Innocent Bemvone Be Nze n’entend pas rater le rendez-vous de 2023 avec les Gabonais. Il l’assure, «2023 c’est notre moment».
Jean Robert Menié
Président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg), Jean Robert Menié entend proposer une nouvelle offre politique aux Gabonais. Il justifie sa candidature par le fait que ni l’opposition ni les gouvernants ne sont parvenus à trouver des solutions concrètes et efficaces à «la situation chaotique dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui». Aussi, répond-t-il à un appel l’ayant conduit à «prendre [ses] responsabilités et à engager la société civile entière».