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17 août 2025
Société

RDC : L’armée congolaise opte pour la méthode forte en Ituri après l’échec des dialogues

RDC : L’armée congolaise opte pour la méthode forte en Ituri après l’échec des dialogues

L’armée congolaise a lancé une offensive militaire d’envergure en Ituri suite à l’échec des récentes tentatives de dialogue avec les milices locales. Cette nouvelle approche, qualifiée de « méthode forte », a déclenché de violents affrontements, notamment autour de la localité de Lopa, provoquant des mouvements massifs de population et des accusations de pillages et de tirs sur des civils.

Depuis le mercredi 13 août, la zone de Lopa, à une quarantaine de kilomètres au nord de Bunia, la capitale de la province de l’Ituri, est le théâtre d’intenses combats. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) y mènent une offensive contre le groupe armé Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Le CRP est dirigé par Thomas Lubanga, tristement célèbre pour être le premier condamné de la Cour pénale internationale (CPI) en 2012. L’armée congolaise considère ce groupe, qui opère depuis l’Ouganda, comme le plus réfractaire aux processus de paix.

Les FARDC décrivent cette confrontation comme une « guerre asymétrique ». Selon elles, Thomas Lubanga a puisé dans ses anciens réseaux de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) et de micro-groupes d’autodéfense pour recruter ses troupes. Cette configuration complexe rend difficile, selon l’armée, de faire la distinction entre les combattants et les civils.

Accusations et fuite de la population

Les combats ont eu de lourdes conséquences. Des sources locales rapportent des tirs nourris, des pillages et un exode massif de la population. Jeudi 14 août, des habitants de Lopa ont fait état de l’inhumation d’au moins huit corps. L’armée est accusée de tirer indistinctement sur les personnes présentées comme miliciennes. Les FARDC, de leur côté, rejettent fermement ces accusations, affirmant qu’elles ne ciblent pas les civils et ne se livrent pas à des pillages.

Face à la reprise des violences, une grande partie de la population locale, majoritairement de la communauté Hema, a fui vers Bunia. Des tirs étaient encore entendus dans la nuit du mercredi, illustrant la tension et la violence persistantes sur le terrain.

L’échec des dialogues et la nouvelle stratégie de l’armée

Cette intensification des combats fait suite à l’échec des tentatives de dialogue, désignées sous les noms de « Aru 1 » et « Aru 2 ». La reprise de la violence coïncide avec l’arrivée du général de brigade Bruno Mandevu, nouveau commandant du secteur opérationnel des FARDC en Ituri. Sa position est claire : toute milice qui refuse de déposer les armes sera impitoyablement pourchassée.

Cette nouvelle stratégie militaire marque un tournant dans la gestion de la crise sécuritaire en Ituri, après des années de tentatives de dialogue et de négociations qui n’ont pas réussi à ramener une paix durable. Reste à savoir si cette approche « forte » réussira à neutraliser les groupes armés et à pacifier une région ravagée par la violence depuis des décennies.

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