Centrafrique : L’armée centrafricaine fête ses 62 ans ; les défis de restructuration et de sécurisation du pays
Créée par Jean-Bedel Bokassa en 1961, l’armée centrafricaine a célébré mardi 4 avril, 62 ans de parcours. Cet événement aurait pu être une occasion de joie. Hélas ! « au fil de temps, les Forces armées centrafricaines, traversées par des considérations ethniques, sont passées d’une armée d’élite à une armée minée par la politique et la mauvaise gouvernance », déplore Radio Ndeke Luka.
La commémoration des 62 ans intervient donc dans un contexte crucial de processus de « refondation avec des réformes tendant d’une armée de projection à une armée de garnison ».
L’armée travaillera donc à retrouver ses lettres de noblesse. Elle qui avait fait, « jadis, la fierté du pays avec son Centre d’instruction de Bouar dans l’Ouest. Lequel formait des cadres militaires de la sous-région ». Il s’agit, notamment de feu président gabonais Omar Bongo Ondimba ou encore de Denis Sassou Nguesso pour les étrangers ; et de Jean-Bedel Bokassa, André Kolingba et François Bozizé pour les nationaux.
Outre le défi de sa réorganisation interne, l’Armée centrafricaine doit aussi affronter les groupes rebelles qui lancent contre elle, régulièrement des attaques sur ses bases à l’intérieur du pays.
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La tâche ne sera pas facile, surtout au regard du long cycle d’instabilité qui la caractérise. En effet, les renversements de pouvoirs politiques en 2003 et en 2013 ont « désorganisé le système de sécurisation du pays au point qu’il devienne dépendant de l’assistance des pays amis ».
Cette instabilité a même conduit l’ONU à mettre l’armée nationale sous embargo en 2013. « Les conséquences sont bien fâcheuses sur l’élan et la configuration que la politique veut donner à cette armée », reconnaît Radio Ndéké Luka.
Dans l’optique de doter son pays d’une armée efficace, le président Touadéra s’est affranchi de l’Accord de défense suspect avec la France pour se tourner vers la Russie. Sans quoi la Centrafrique serait déjà aux mains de la rébellion. Le pays s’est aussi lié au Rwanda. « Le gouvernement a mis en place le Plan de défense nationale. Lequel plan projette d’augmenter la taille de l’armée mais aussi de modifier sa configuration, passant d’une armée de projection à une armée de garnison », renchérit le média.