Yaoundé : La crise de l’eau potable s’accentue face à l’incessant report de livraison du projet Paepys
Alors que Yaoundé, la capitale politique du Cameroun a un besoin en consommation d’eau potable de 230.000 m3/j, la camwater ne peut lui fournir actuellement que 180.000 m3/j glanés auprès des usines d’Akomnyada (130 000 m3/j) et Mefou (50.000 m3/j).
Cette disponibilité laisse apparaître un déficit journalier en eau potable de 50.000 mètres-cubes. Ce qui « oblige l’entreprise à procéder au rationnement de l’eau », constate EcoMatin.
Le salut des habitants de la capitale ne viendra que de la mise en service du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys), assume la Camwater, société chargée du service public de l’eau potable et de l’assainissement au Cameroun.
En attendant, la vie sans l’eau potable à portée de main reste dure dans « une dizaine de quartiers de Yaoundé » avec « des coupures d’eau chroniques », peint le média.
Le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) à Nachtigal, permettra de produire un complément de 300000 m3/jour d’eau potable au profit de la ville capitale et de ses environs, dans sa première phase en fin 2020 et 400000 m3/jour d’eau potable dans sa phase d’extension.
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Stratégie alternative
Yaoundé compte environ 4 millions d’habitants. Le Paepys prévoit entre autres la construction d’une station de captage et pompage d’eau brute à Nachtigal, une usine de traitement d’eau à Emana–Batchenga, la construction du Poste de transformation 90kV/30kV à Nkometou, la station de reprise de pompage d’eau traitée à Nkometou, les approvisionnements en matériels et équipements, lit-on sur le portail digital officiel du projet.
Selon la fiche technique, l’autorité contractante est le Ministère de Marchés Publics – Minmap ; la maitrise d’ouvrage est assurée par le Ministère de l’Eau et de l’Energie – Minee) et la maîtrise d’œuvre par le Groupement Seureca/A2pe/Betem). Le projet sera réalisé sur financement d’Exim bank de Chine à 85% du coût total des prestations ; l’Etat du Cameroun apporte, lui, 15% du coût total des prestations.
Le projet a pris beaucoup de retard dans son exécution. Sa livraison a été annoncée plusieurs fois, en vain. L’échéance de décembre 2022 n’a pas satisfait les espoirs. Une nouvelle est fixée au premier semestre 2023. Entre autres raisons évoquées, des installations devant accueillir l’eau en provenance de Batchenga non adaptées, la non libération des emprises et l’encombrement du linéaire par une ligne électrique. Actuellement, on se situe à un taux d’exécution physique du Paepys à près de 92%.
La Camwater ne croise pas les bras face à la crise. Elle « a densifié depuis décembre 2022 son programme de ravitaillement par camions citernes, programme qui traduit la gravité de la crise de l’eau dans la ville siège des institutions de la République », relève EcoMatin.
