
Tchad : l’État suspend les droits et taxes à l’importation de certains produits alimentaires pour contrer l’inflation
Le gouvernement tchadien a annoncé, le 5 février dernier, une mesure d’exonération des droits et taxes à l’importation pour plusieurs produits de grande consommation. Cette décision vise à lutter contre l’inflation et à assurer la sécurité alimentaire des populations, dans un contexte économique difficile marqué par une forte hausse des prix.
Une mesure ciblée pour les produits de première nécessité
Selon les informations de la Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI), cette mesure concerne des produits essentiels tels que le riz, le maïs, le sel, le froment, la farine de céréales autres que le froment, le sorgho, le sarrasin, les semoules, le millet et l’alpiste, ainsi que d’autres céréales. Cette liste a été établie en ciblant les produits les plus consommés par la population tchadienne, afin d’avoir un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages.
Une réponse à une inflation préoccupante

Le Tchad est l’un des pays de la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) où le taux d’inflation est le plus élevé. Selon un communiqué du Fonds Monétaire International (FMI), il s’élevait à 8,4% à fin août 2024. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le pays accueille une importante communauté de réfugiés en provenance du Soudan, ce qui pèse sur ses ressources et contribue à la hausse des prix. Les impacts des inondations, avec la destruction des sites agropastoraux, aggravent également la situation, entraînant une baisse considérable de l’offre de produits agricoles.
Des prix en forte augmentation
Selon des sources locales, les prix des produits de base ont connu une augmentation significative ces derniers mois. Le prix du riz de 100 kg est passé de 40 000 à 85 000 Fcfa, et celui du maïs de 100 kg de 22 000 à 45 000 Fcfa dans les marchés de la capitale. Cette flambée des prix touche également d’autres produits de grande consommation comme le mil et le sorgho. L’exonération des droits et taxes devrait permettre de faciliter l’accès à ces produits de première nécessité pour l’ensemble de la population, en réduisant les prix et en augmentant ainsi le pouvoir d’achat des Tchadiens.
Une mesure à long terme
La mesure prise par le gouvernement tchadien est valable jusqu’au 31 décembre 2025. Cette durée relativement longue témoigne de la volonté des autorités de s’attaquer durablement au problème de l’inflation et de garantir la sécurité alimentaire des populations. Il reste à voir si cette initiative portera ses fruits et permettra d’améliorer durablement la situation économique et sociale du pays.
