Tchad : le lourd coût du mauvais assainissement
Au Tchad, les infections liées à l’eau et à l’assainissement ont une forte prévalence. Ce pays d’Afrique centrale fait partie des plus touchés par les affections hydriques. Ce qui est responsable de 72% de morbidité et mortalité, surtout infantile selon les indicateurs des enquêtes démographiques de 2014-2015, renseigne Tchad infos.
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Le département du Mandoul occidental vient en tête des régions les plus affectées. Dans cette partie du Tchad, les services d’assainissement sont presque inexistants ou précaires. Les habitants recourent par exemple massivement à la défection à l’aire libre se classe malheureusement parmi les provinces les plus concernées par ce phénomène. Une pratique préjudiciable à la qualité de l’eau.
Dans le cadre d’un projet de 4 mois financé par la Coopération suisse, le département du Mandoul occidental sera doté de 12 forages d’eau, à raison d’un forage par village.
Le projet a été lancé jeudi 9 novembre par le préfet du département de Mandoul occidental, Maimara Abba Adji. Ces ouvrages hydrauliques devraient permettre de réduire de 6,7% la pratique de la défécation à l’air libre, a dévoilé le coordonnateur de l’Association des usagers des pompes à motricité humaine et des pratiques d’hygiène et d’assainissement (Aupmh/Pha), Ngomadmadji Zakari, en charge de l’exécution du projet. Elle encourage la population à consommer une eau de qualité.
Lourdes pertes
La situation de l’assainissement à Mandoul donne tout de même un aperçu sur la situation globale du pays. Une étude documentaire menée par le Programme eau et assainissement (Wsp) a révélé, en mars 2012, que le Tchad perd 79 milliards Fcfa chaque année, ce qui est équivalent à cause d’un mauvais assainissement. Soit l’équivalent de 156 millions $Eu. Cette somme est équivalente à 15$Eu par personne au Tchad et par an, ou 2,1 % du Pib national.
Les statistiques obtenues par le Wsp font froid dans le dos : 2,7 millions de Tchadiens utilisent des latrines insalubres ou partagées ; 6,7 millions n’ont pas de latrines du tout et font leurs besoins en plein air ; et le quintile le plus pauvre est 13 fois plus susceptible de pratiquer la défécation en plein air que le plus riche.
En somme, « La défécation en plein air coûte au Tchad plus de 114 millions $EU par an – pourtant l’élimination de cette pratique nécessiterait la construction et l’usage de moins de 1,5 million de latrines », indique Wsp.