RDC : Vers un report du départ de la MONUSCO ?
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est présente dans le pays depuis 1999. Son mandat actuel, prorogé jusqu’au 31 décembre 2024, prévoit un retrait progressif des troupes onusiennes d’ici fin 2024.
Cependant, la persistance de l’insécurité dans certaines régions du pays, notamment dans l’Est, soulève des questions sur la faisabilité de ce calendrier. De nombreux acteurs, tant congolais qu’internationaux, s’interrogent sur l’opportunité d’un retrait précipité de la MONUSCO, craignant qu’il ne fragilise davantage la situation sécuritaire et compromette les acquis des dernières années.
Plusieurs arguments plaident en faveur d’un report du départ de la MONUSCO.
La persistance des groupes armés: Malgré les efforts de la MONUSCO et des forces armées congolaises (FARDC), des groupes armés tels que le M23 continuent de mener des attaques dans l’Est du pays. Un retrait prématuré de la MONUSCO pourrait créer un vide sécuritaire et exposer les populations civiles à un risque accru de violence.
Le manque de capacité des FARDC: Les FARDC ont encore du mal à assurer la sécurité de l’ensemble du territoire national, en particulier dans les zones rurales isolées. Un retrait hâtif de la MONUSCO les fragiliserait davantage et les rendrait incapables de faire face aux groupes armés.
Le processus politique en cours: La République démocratique du Congo a connu une alternance pacifique du pouvoir en 2023, avec l’élection du président Félix Tshisekedi. Le nouveau gouvernement a engagé des réformes pour améliorer la gouvernance et l’état de droit, mais ces réformes prennent du temps et il est important que la MONUSCO reste présente pour les soutenir.
Le gouvernement congolais a réaffirmé son engagement à respecter le calendrier de retrait de la MONUSCO, mais il s’est également montré ouvert à un ajustement si nécessaire. Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait se réunir dans les prochains mois pour examiner la situation et prendre une décision sur le futur de la MONUSCO.
Le report du départ de la MONUSCO est une décision complexe qui ne doit pas être prise à la légère. Il est important de peser soigneusement les risques et les avantages d’un retrait prématuré par rapport aux avantages de maintenir la présence de la mission onusienne pour un certain temps encore. La priorité doit rester la préservation de la paix et de la sécurité en République démocratique du Congo.
