RCA : le gouvernement appelle les rebelles à participer au processus de paix
Le gouvernement centrafricain a appelé les chefs rebelles « à revenir dans le processus global de paix », après les velléités de dialogue et de cessation des hostilités exprimées récemment par l’un des plus puissants d’entre eux.
« Le gouvernement centrafricain (…)encourage tous les leaders de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) à revenir objectivement dans le processus global de paix et de sécurité », a déclaré jeudi dans un communiqué Jean Willybiro Sako, ministre chargé du Désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion (DDR) et du suivi de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), signé à Bangui en 2019 entre le gouvernement et 14 groupes rebelles armés.
Fin juillet Ali Darassa, chef d’État-major de la CPC, principale coalition rebelle, avait déclaré dans un communiqué « mettre fin à toutes les hostilités sur l’étendue du territoire » et « réaffirmer son ouverture à tous les pourparlers avec le gouvernement centrafricain visant à ramener la paix, la sécurité et la cohésion sociale ».
Le ministre demande à M. Darassa de « désigner officiellement ses représentants pour les prochaines étapes du processus » et de recenser les effectifs et les moyens militaires à sa disposition afin de les désarmer et les démobiliser.
La déclaration de M. Darassa n’avait été rendue publique que début août, après un appel du président Faustin Archange Touadéra à « déposer les armes » et « intégrer » les rebelles dans l’armée, assurant qu' »ils peuvent se rendre et venir occuper des postes de l’État, participer aux élections locales et pourquoi pas devenir chef de l’État ».
L’ancien président de la Centrafrique François Bozizé, chef de la CPC exilé en Guinée-Bissau, avait réagi en révoquant son chef d’État-major pour « indiscipline notoire », « insoumission à l’instance politique de la coalition ».
M. Bozizé est visé dans son pays par un mandat d’arrêt d’un tribunal parrainé par l’ONU pour de possibles crimes contre l’humanité.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, même si elle a baissé d’intensité depuis 2018.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a levé le 30 juillet l’embargo sur les armes visant la Centrafrique mis en place en 2013, tout en interdisant la vente d’armes à destination de « groupes armés » opérant dans le pays pour un an encore.
La mission de l’ONU pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) qui appui le gouvernement dans le désarmement du pays, affirme que 4.800 individus ont déjà rendu les armes.