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22 août 2025
Politique

Présidentielle 2025 : L’opposition camerounaise, déboussolée, se déchire sur les symboles

Présidentielle 2025 : L’opposition camerounaise, déboussolée, se déchire sur les symboles

Alors que le pays se prépare pour une élection présidentielle cruciale, l’opposition camerounaise offre un spectacle de division et de désunion. Loin d’unir leurs forces face au parti au pouvoir, quatre formations majeures – le SDF, le PURS, le FSNC et l’UDC – se retrouvent devant le Conseil constitutionnel, engagées dans une querelle amère sur l’usage de symboles et de couleurs électorales. Cette bataille, qui pourrait paraître anecdotique, révèle en réalité le chaos qui règne au sein d’une opposition sans boussole ni stratégie commune.

La période préélectorale, qui devrait être un moment de mobilisation et de rassemblement, est aujourd’hui le théâtre d’une « guerre de clochers ». Au lieu de débattre de programmes ou d’un projet de société commun, ces partis d’opposition se déchirent sur la paternité d’un logo ou la nuance d’une couleur. Les leaders en lice pour le scrutin du 12 octobre ont transformé la plus haute juridiction du pays en arbitre d’une querelle identitaire, loin des préoccupations majeures des Camerounais.

Le poing levé et le « jaune Vallauris » : signes d’une opposition fragmentée

Les faits sont édifiants. Le Social Democratic Front (SDF), parti historique de l’opposition, reproche au Parti de l’Unité et de la Renaissance Sociale (PURS) d’avoir retenu pour son bulletin de vote le poing levé, un symbole emblématique du SDF. C’est une mésentente profonde qui interroge : comment deux partis partageant un même idéal de changement peuvent-ils se disputer un signe qui devrait, en théorie, les unir ?

La situation est similaire entre le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) d’Issa Tchiroma et l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) de Patricia Tomaino Ndam Njoya. Le FSNC accuse l’UDC d’avoir repris la couleur « jaune Vallauris » pour son bulletin. Ces différends, qui accaparent l’énergie et les ressources de ces formations, illustrent leur incapacité à construire un front uni.

Une énergie gaspillée dans les batailles internes

Au lieu de coordonner leurs actions pour affronter un adversaire commun, ces partis semblent naviguer à vue, chacun préoccupé par la défense de son pré-carré. La saisine du Conseil constitutionnel sur de telles questions est le triste reflet d’une opposition qui n’a pas réussi à s’organiser et à se structurer pour une échéance aussi cruciale.

Alors que le Code électoral offre un cadre pour résoudre ces problèmes, la défaillance des partis à s’entendre en amont témoigne de leur manque de maturité politique. Le spectacle est désolant pour un électorat qui aspire à un changement et qui se retrouve avec des candidats qui s’attaquent mutuellement sur des questions de forme plutôt que de fond.

À quelques semaines seulement d’un scrutin décisif, cette querelle de symboles envoie un signal fort : l’opposition camerounaise, fragmentée et sans boussole, est bien plus occupée à ses divisions internes qu’à la construction d’un projet alternatif crédible pour le pays.

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