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26 juillet 2025
Politique

Présidentielle 2025 : entre éclatement de l’opposition et retour des vieilles querelles, le RDPC seul bloc debout

Jamais une élection présidentielle n’aura autant révélé la fragmentation extrême du paysage politique camerounais.
Avec près de 70 candidatures déposées à ELECAM pour le scrutin du 12 octobre 2025, l’impression de pluralisme est flagrante… mais l’unité, elle, fait cruellement défaut.


Face à cette cacophonie, le RDPC, discipliné et stratégique, reste le seul bloc compact, organisé, et en ordre de bataille.
Pendant que les anciens alliés du pouvoir se retournent contre lui et que les partis d’opposition sombrent dans des divisions internes ou des choix incompréhensibles, Paul Biya, 92 ans, vient d’être investi sans débat comme candidat.
RDPC : la continuité assumée
Le RDPC n’a changé ni de ton, ni de méthode. La candidature de Paul Biya, même à 92 ans, est un choix stratégique de stabilité et de contrôle.
Pas d’alternative interne, pas de bruit, pas d’explosion : le parti avance uni.
Nous, au moins, nous savons pourquoi nous sommes là. Les autres veulent la présidence, mais n’arrivent même pas à se parler entre eux,” glisse un cadre du comité central à Yaoundé.
MRC : l’autodestruction en direct
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), arrivé deuxième à la présidentielle de 2018 avec Maurice Kamto, représentait l’un des espoirs majeurs de l’opposition.
Mais aujourd’hui, le parti est méconnaissable.
  • En 2020, Maurice Kamto boycotte les élections législatives et municipales, refusant de “cautionner le système”.
  • Résultat : le MRC ne dispose d’aucun élu et ne peut donc présenter de candidat en 2025, faute de parrainages valables.
  • Et plus grave encore : Maurice Kamto s’est désolidarisé de son propre parti, en choisissant de se faire porter par le MANIDEM, un micro-parti quasi invisible jusque-là.
Le choc est total : comment celui qui incarnait la résistance, peut-il aujourd’hui abandonner ses compagnons de lutte, comme le Pr Alain Fogué, encore détenu, pour aller chercher refuge dans un autre parti sans base populaire ?
De plus en plus de voix s’élèvent au sein même des sympathisants du MRC pour dénoncer une stratégie personnelle, solitaire, voire égocentrique.
Kamto veut être président. À tout prix, et à n’importe quel prix. Même s’il faut liquider le MRC pour ça,” résume un militant désabusé sur les réseaux sociaux.
UNDP – FSNC : la rupture ouverte
Les anciens partenaires du pouvoir changent de camp.
  • Bello Bouba Maïgari (UNDP) : candidat à nouveau. Il estime que le RDPC n’a pas respecté les équilibres de leur alliance. Il tente de reconquérir l’Extrême-Nord.
  • Issa Tchiroma Bakary (FSNC) : lui aussi rompt avec le RDPC. Sa candidature est perçue comme un geste fort de repositionnement, après des années de loyauté ministérielle.
Deux ruptures qui montrent que l’ancien pacte gouvernemental est brisé.
UDC : un retour symbolique mais impopulaire
Mme Patricia Ndam Njoya, veuve du fondateur Adamou Ndam Njoya, se présente au nom de l’UDC, mais sans véritable dynamique populaire.
Depuis la mort de son mari, le parti ne parvient pas à se relever, malgré la volonté de maintenir l’héritage politique familial.
SDF : vestige ou survivance ?
Le SDF, en pleine mutation post-Fru Ndi, tente de survivre avec Joshua Osih comme candidat.
Mais le parti, affaibli par des années de tensions et l’épuisement de sa base anglophone, n’est plus que l’ombre de lui-même.

PCRN : l’opposant structuré… mais contesté

Le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) de Cabral Libii est le plus visible des partis d’opposition actuellement en lice. Fort de sa 3ᵉ place en 2018, il tente de consolider son influence.

Mais des petites tensions internes, notamment avec des anciens membres et certains leaders régionaux, brouillent le message. Accusé de proximité tacite avec le pouvoir par une partie de l’opposition, Cabral reste toutefois l’un des candidats les plus crédibles sur la scène nationale.

 UPC : une implosion achevée
Trois candidats se revendiquent de l’UPC :
1.Pr Bahebeck
2.M. Nyamb Timba
3.M. Adouraman
Une quatrième faction dirigé par M.BAPOOH Lipot a publiquement appelé à soutenir Paul Biya, confirmant l’éclatement total du parti légendaire, jadis fer de lance de l’anticolonialisme.
L’UPC est aujourd’hui une coquille vide occupée par des ambitions éparses,” lâche un observateur politique.
Le RDPC avance… et regarde les autres s’embourber
Dans ce tumulte de candidatures, de trahisons et de glissements stratégiques douteux, un constat s’impose :
Le RDPC, malgré les critiques, est le seul à avoir gardé sa cohérence, sa base et sa discipline.
Qu’on l’aime ou pas, c’est le seul parti qui agit comme un État-major, pendant que les autres se battent pour exister,” déclare un politologue.
Pendant que certains tuent leur propre parti pour des ambitions personnelles, abandonnent leurs compagnons de route, ou multiplient les candidatures sans programme, le RDPC consolide sa victoire possible… dans le silence.
La rédaction 

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