Le député centrafricain Dominique Yandocka condamné pour complot, une affaire controversée
Le jeudi 26 décembre 2023, la cour criminelle de Bangui a condamné l’opposant politique centrafricain Dominique Yandocka à un an d’emprisonnement pour « délit de complot ». Cette décision fait suite à son arrestation le 15 décembre précédent, malgré son immunité parlementaire, et à des accusations de « complot et tentative de coup d’État ».
Les faits de l’accusation
Selon l’accusation, l’élément principal à charge était un enregistrement d’une conversation entre Dominique Yandocka et trois personnes, dont deux membres de la garde présidentielle. Ces derniers ont affirmé que le député envisageait de renverser le pouvoir en place. Le procureur général Jacques Ouakara a reconnu l’illégalité des méthodes utilisées pour obtenir cet enregistrement mais a néanmoins requis une condamnation pour complot, mettant en avant la participation présumée de Yandocka.
Le verdict et ses implications
La cour a suivi les réquisitions du ministère public en condamnant Dominique Yandocka pour complot. Cependant, elle a retenu la circonstance atténuante de l’illégalité des méthodes utilisées pour obtenir les preuves, ce qui a conduit à une peine d’un an d’emprisonnement. Ironiquement, l’opposant avait déjà purgé cette peine avant même son procès.
La défense de Dominique Yandocka a exprimé sa déception, arguant que les faits reprochés n’étaient pas constitutifs d’un complot. Les avocats ont souligné l’absence d’un projet concret et d’une résolution commune d’agir, éléments essentiels pour établir un tel délit. Ils ont donc annoncé leur intention de former un pourvoi en cassation.
Un contexte politique tendu
Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu en Centrafrique, marqué par des tensions récurrentes entre le pouvoir en place et l’opposition. L’arrestation et la condamnation de Dominique Yandocka ont suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de la société civile, qui y voient une atteinte aux droits de l’opposition et une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
En conclusion, la condamnation de Dominique Yandocka pour complot soulève de nombreuses interrogations sur le respect de l’État de droit en Centrafrique. Cette affaire met en lumière les défis auxquels est confrontée la justice dans un pays marqué par l’instabilité et les conflits.