Insécurité alimentaire aigüe : 1,5 millions de Tchadiens en danger cette année, selon l’OCHA
L’insécurité alimentaire sévit au Tchad. Les révélations de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) sont graves et appellent à des actions urgentes.
«L’insécurité alimentaire et la malnutrition, les déplacements de population et les urgences sanitaires entraînent plus de 7,5 millions de personnes, soit la moitié de la population tchadienne, dans une vulnérabilité aiguë ou chronique, exacerbée par le faible niveau de développement, les risques climatiques et les crises économiques», écrit l’OCHA Tchad sur son site d’information.
Dans ce pays, environ 5,3 millions de personnes dont 51% de femmes sont dans les fers de l’insécurité alimentaire actuellement, indique le site d’information Tchadinfos, qui s’appuie sur les résultats des analyses du cadre harmonisé 2022 de l’OCHA.
Sur cet échantillon, les personnes en phase 3 à 5 d’insécurité alimentaire s’élèvent à 809 237. Les spécialistes de l’OCHA préviennent même que ce chiffre pourrait évoluer et atteindre 1,5 millions pendant la prochaine période de soudure de mai-août.
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Malnutrition
Point encourageant, la production céréalière est en hausse de 9,9% par rapport à l’année 2022 et de 1,7% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. «Également, renchérissent les résultats du cadre harmonisé, la production céréalière dans la zone sahélienne a enregistré une augmentation de 14% par rapport à l’année dernière et 4% par rapport à la moyenne quinquennale», écrit le Tchad.
Toutefois, »en dépit de la hausse enregistrée sur la production agricole, le bilan céréalier prévisionnel reste tout de même déficitaire de 270 163 tonnes relatif à des baisses de production enregistrées dans la zone soudanienne de 2,3% et 2,4% respectivement par rapport à l’année dernière et la moyenne des 5 dernières années“, regrette la Coordination des actions humanitaires OCHA Tchad.
La situation en matière de malnutrition est inquiétante.
Selon les résultats récents de l’enquête nationale de nutrition (SMART) réalisée en novembre, le taux de malnutrition aiguë globale est de 8,6% et oscille entre 7,9 et 9,4 en dessous du seuil élevé d’alerte de 10% fixé par l’OMS, ce qui met le pays dans une situation dite moyenne en matière de santé publique.
Certes, la malnutrition a diminué de 2,3 points par rapport à la prévalence de 10,9% observée en 2021, relève la même enquête. Elle justifie cette baisse en partie par la période d’enquête qui avait coïncidé avec les récoltes pluviales où les aliments sont disponibles et accessibles et des actions entreprises par le Gouvernement et les partenaires.
«Néanmoins, cette prévalence cache de fortes disparités au niveau provincial où elle varie de 2,6% au Logone Oriental à 17,7% dans la province de Wadi Fira», conclut l’enquête.
