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8 septembre 2024
Economie

Entrepreneurs camerounais ruinés : La justice condamne Bolloré au profit de Mediapart

Entrepreneurs camerounais ruinés : La justice condamne Bolloré au profit de Mediapart

Le groupe Bolloré mord la poussière devant la justice. Il vient de perdre son procès engagé depuis 2016 contre le média Mediapart. Ce média avait révélé « Comment le groupe Bolloré a ruiné deux entrepreneurs camerounais ». Un article qui met en lumière les pratiques de la filiale camerounaise du groupe, Bolloré Africa Logistics au Cameroun. Le groupe du français avait alors crié à la diffamation.

Bolloré avait saisi la justice française le 8 janvier 2019. Le tribunal de Nanterre lui donne raison et prononce la condamnation du média, soutenant que l’article était « empli de « mauvaise foi », et que « en tant que journaliste d’investigation, Fanny Pigeaud se devait d’être irréprochable dans son travail d’enquête ». Elle l’astreint alors à « la suppression de tous les passages incriminés, sous peine d’astreinte ».

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Non content, le média a interjeté appel de cette décision. Cette affaire a connu son épilogue à la Cour de cassation. Celle-ci s’est prononcée en faveur du journal. Bolloré est alors définitivement débouté. « Les propos litigieux ne reposent pas uniquement sur des déclarations non vérifiées de tiers mais aussi sur un faisceau de pièces tendant à conforter ces propos, dont la décision inexécutée de la Cour suprême et le courrier de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun, confirmant le caractère exécutoire de la décision [condamnant le groupe Bolloré à indemniser les deux patrons camerounais », a argumenté la Cour.
Face à cette décision, « le groupe Bolloré ne réussira à faire taire la presse indépendante et le journalisme d’intérêt public », a commenté Edwy Plenel, président du journal.

Les faits

Le texte signé de la journaliste Fanny Pigeaud « raconte les misères de « deux petits patrons camerounais », qui sont restés dans l’attente inlassable pendant 23 ans, du respect d’un jugement rendu par la justice camerounaise en leur faveur, au point de tomber en ruine », rappelle Eco Matin qui a donné l’information.
« Nous étions alors partenaires dans la vente de Voakanga, matière première très recherchée, même actuellement encore, pour la fabrication de médicaments. Nous avons entreposé, par le biais des Ets Ohadja, cette marchandise dans les locaux de la société Socopao à Douala. Cette dernière avait l’obligation de traiter la marchandise, périssable, tandis que nous cherchions acquéreur. Lorsque nous avons trouvé preneur et souhaité récupérer notre marchandise, personne n’a été en mesure de nous la restituer, pas même de nous indemniser au titre de cette perte », raconte Séverin Ohandja et Thomas Mabou, les entrepreneurs camerounais en victimes dans une déclaration cosignée et publiée dans la presse.
Ils avaient obtenu auprès du Tribunal de première instance de Yaoundé la condamnation de la société Socopao, filiale du Groupe Bolloré à Douala le 30 décembre 1987. Elle devait leur verser environ 89 millions de Fcfa aux Ets Ohadja dont les deux entrepreneurs étaient les mandants.

Bolloré en difficulté sur le continent

Le groupe Bolloré, incarnation même de l’oligarchie française, est très décrié en Afrique. Il a « été accusé de corruption et de pratiques illégales dans un certain nombre d’affaires lui permettant d’obtenir des concessions portuaires en Afrique », observe le think tank Oakland Institute dans son étude « Doing business with the Bolloré Group ». Lundi 14 février, le groupe « Sauvons la forêt » et l’Oakland Institute » ont envoyé une pétition de 72 643 signatures au Pnud, le Pam et l’Unicef – afin de les alerter sur leurs relations d’affaire avec le Groupe Bolloré, qui est accusé de corruption et, via sa filiale Socfin, de liens avec l’accaparement de terres.
Bolloré est une multinationale française de transport, de logistique, et de communication dirigée aujourd’hui par Vincent Bolloré. En 2021, l’armateur italo-suisse Msc Mediterranean Shipping Company lui a proposé de racheter ses activités africaines. « Bolloré meurt à petit feu en Afrique », constate Africa world radio.

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