Centrafrique : Le gouvernement et le Parquet menacent les responsables syndicaux et les enseignants qui ont entamé une grève de 21 jours
En Centrafrique, le ton monte contre hausse les responsables syndicaux. En effet, les enseignants du fondamental 1 et du secondaire sont en grève de 21 jours depuis mardi 7 mars 2023. Ils réclament les primes de craies, de dépaysement ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail.
Le mouvement « paralyse les activités scolaires dans les écoles publiques », constate Radio Ndele Luka. Selon le média, le gouvernement et le parquet de Bangui ont alors menacé de mesures fermes les leaders syndicaux, initiateurs du mouvement de débrayage.
Le gouvernement est monté au créneau après le premier jour de grève suivi dans presque tous les établissements publics de la République centrafricaine. Surtout que « Cette journée a également été marquée par une psychose généralisée au sein des écoles privées. A en croire les autorités de Bangui, des individus mal intentionnés, à la solde des syndicats, ont été utilisés pour semer le désordre dans les établissements scolaires », a appris Radio Ndele Luka.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ghislain Djorie crie à la violation de la loi. »Certaines centrales syndicales, notamment la fédération SDT d’Innocent Kéréguelé, le SYNAESC de Guillaume Lebrun Sessé-Brassy et la fédération de l’enseignement technique de Georges Kevin Wikon continuent de violer la loi ; empêchent les autres d’aller au travail. Ce jour, ils ont recruté des individus mal intentionnés qui ont fait irruption dans certains établissements de la place, lapidant les élèves », a-t-il dénoncé.
Cliquez sur ce lien et intégrez notre groupe Télégram pour suivre l’actualité africaine
Cliquez sur ce lien pour télécharger notre application pour Android
Pour iOS
https://apps.apple.com/app/lacemac-infos/id1633092145
Le parquet s’y mêle
Le gouvernement n’entend pas aller à la discussion face au mépris de la loi. Il prône « désormais la fermeté » et compte user de tous les moyens légaux pour contraindre les centrales syndicales au respecter des textes.
« Le gouvernement rend responsables, les membres de ces centrales syndicales ainsi que certains adhérents qui les soutiennent. Le gouvernement tient à rappeler à toutes les centrales syndicales que l’exercice de leur métier doit être respectueux des lois en vigueur. Ainsi, les auteurs, coauteurs et complices seront traduits devant la justice de notre pays », a martelé Serge Ghislain Djorie.
Une enquête judiciaire est déjà ouverte contre les « syndicalistes et syndiqués qui animent ce mouvement insurrectionnel », a prévenu le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Bangui, Benoît Narcisse Foukpio. Celui-ci estime, en effet, que « Ces actes constituent des troubles à l’ordre public, des violences et voies de fait, des menaces, d’entraves à la liberté d’aller et venir, à la liberté du travail et au droit à la liberté des enfants. Ces agissements dépassent le cadre syndical et sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi pénale ».
Le gouvernement appelle au calme et exhorte les parents à laisser leurs enfants reprendre le chemin de l’école. Car, « Si on ne prend garde, ce mouvement risque de nous conduire à une impasse, éventuellement à une année blanche », redoute Aboubakar Moukadas Noure, ministre de l’Education nationale.
Les syndicats ont d’abord observé une grève de 3 jours, suivie d’une autre de 8 jours en janvier et février 2023, avant d’entrer dans la nouvelle grève de 21 jours. Des discussions étaient pourtant en cours avec le gouvernement.