Une dépendance croissante envers la BEAC
Cette injection record s’inscrit dans une tendance de fond : la dépendance croissante des banques commerciales de la CEMAC envers la liquidité fournie par la BEAC. Depuis la reprise de ses opérations d’injection de liquidités en juin 2024, la banque centrale a vu ses offres être systématiquement sursouscrites, témoignant d’une demande sans cesse croissante. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment les difficultés de refinancement rencontrées par les banques, liées à la politique monétaire restrictive mise en place par la BEAC.
Les raisons d’une politique monétaire restrictive
La politique monétaire restrictive de la BEAC a pour objectif principal de lutter contre l’inflation, qui a atteint des niveaux préoccupants dans la zone CEMAC. En réduisant la masse monétaire en circulation, la banque centrale cherche à limiter la hausse des prix. Pour ce faire, elle a mis en œuvre plusieurs mesures, telles que l’augmentation des taux directeurs et le renforcement des opérations d’absorption de liquidités.
Les conséquences de la politique monétaire restrictive
Si la politique monétaire restrictive de la BEAC a permis de contenir l’inflation, elle a également des effets collatéraux sur l’activité économique. En limitant l’accès au crédit, elle freine l’investissement et la consommation, pesant ainsi sur la croissance. Les prévisions économiques pour la CEMAC en 2024 sont d’ailleurs mitigées, avec une croissance attendue de 2,9%, mais une inflation qui reste élevée.
Un équilibre délicat à trouver
La BEAC se trouve donc confrontée à un dilemme : d’un côté, elle doit maintenir une politique monétaire suffisamment restrictive pour maîtriser l’inflation ; de l’autre, elle doit veiller à ne pas asphyxier l’économie en limitant excessivement l’accès au crédit. Trouver le bon équilibre entre ces deux objectifs est un défi majeur pour la banque centrale.
Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’économie de la CEMAC. La BEAC devra continuer à surveiller de près l’évolution de l’inflation et adapter sa politique monétaire en conséquence. Les banques commerciales, quant à elles, devront s’adapter à un environnement monétaire plus contraignant et chercher de nouvelles sources de financement.