
Centrafrique : Le désarmement des rebelles, un élan prometteur pour la paix et la stabilité
Le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR) des groupes rebelles signataires d’un accord de paix en avril est en plein essor en République centrafricaine. Le président Faustin-Archange Touadéra a récemment mis en lumière les progrès accomplis, lançant un appel optimiste à la communauté internationale pour un soutien financier à cette initiative.
Depuis le 10 juillet, un total de 375 ex-combattants ont déposé les armes, marquant un tournant décisif vers la stabilité. Ces chiffres, confirmés par les chefs rebelles Ali Darassa (UPC) et Sembé Bobo (3R), témoignent d’un engagement fort et d’une confiance grandissante dans le processus de paix. La présidence centrafricaine a précisé que 233 ex-combattants de l’UPC et 17 éléments anti-balaka se sont rendus à Maloum, tandis que 125 membres du groupe 3R ont été désarmés et démobilisés à Koui.
Vers une nouvelle vie : réinsertion et formation
Après le désarmement, une étape tout aussi importante est en cours : la réinsertion. Le président Touadéra a dévoilé un plan de réintégration diversifié pour ces ex-combattants, leur offrant de nouvelles perspectives. Une centaine d’entre eux se verront offrir une formation militaire au camp de Bérengo, supervisé par des instructeurs russes de Wagner, pour intégrer l’armée nationale. De plus, 40 autres auront la chance de suivre une formation complémentaire au Maroc, et une centaine intégreront un programme de réinsertion sociale et professionnelle, pour une transition réussie vers la vie civile.

Dans cet élan positif, les autorités centrafricaines continuent de privilégier le dialogue avec d’autres groupes armés. Les discussions progressent avec le Révolution Justice-aile Sayo et le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) de Mahamat al-Katim. La porte reste ouverte pour d’autres milices comme le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Noureddine Adam. Sur les 14 groupes qui avaient signé l’accord de 2019, neuf ont déjà été dissous, preuve que la dynamique de paix est enclenchée.
L’appel à un partenariat durable
Le programme DDRR, soutenu par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), représente un investissement dans un avenir plus stable. Face aux défis budgétaires, le président Touadéra a sollicité l’aide de la communauté internationale, un appel qui a déjà trouvé un écho favorable auprès de l’Union européenne. Ces 375 désarmements s’ajoutent à un total de plus de 5 000 miliciens déjà intégrés au programme depuis 2018, marquant une progression encourageante et continue.
Bien que des défis subsistent, notamment la présence de miliciens encore actifs et les risques de dissensions internes, chaque pas en avant renforce le processus. Comme le souligne le chercheur Charles Bouessel de l’International Crisis Group (ICG), surmonter ces obstacles est essentiel. Le succès du DDRR ne dépendra pas seulement des ressources financières, mais aussi de la capacité à gérer les tensions et à garantir une réintégration juste et équitable pour tous. Cet engagement collectif est la clé pour transformer les fragilités du passé en un avenir de paix et de prospérité pour la Centrafrique.
