Centrafrique : des experts de l’ONU recensent les exactions dans le sud-est du pays
Dans leur récent rapport, les experts du panel des Nations unies pour le suivi de la situation en Centrafrique ont mis en lumière les conséquences de la guerre au Soudan sur le pays. Parmi ces conséquences, on retrouve les recrutements de miliciens parmi les groupes armés et l’utilisation de la frontière comme plaque tournante.
Dynamiques dans le Sud-Est
Le sud-est de la République centrafricaine est devenu un champ de bataille complexe. Les experts se sont penchés sur les interactions entre plusieurs acteurs :
La Milice locale Zandé : Cette milice, désormais supplétive des autorités, est en conflit avec d’autres groupes armés.
Les rebelles de l’UPC : L’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) est en opposition avec la milice Zandé.
Le Soudan du Sud : Ce pays voisin joue un rôle crucial dans la région.
Collaboration controversée
Un accord en novembre 2023 entre la Centrafrique et le Soudan du Sud prévoyait des patrouilles conjointes dans la zone frontalière. Cependant, plutôt que de travailler avec les officiels civils et militaires centrafricains, le Soudan du Sud a collaboré avec les chefs communautaires et la milice Azandé Ani Kpi Gbé. Le général James Nando, sous sanctions pour des viols de masse commis par ses hommes en 2021, a été le parrain de cette collaboration.
Exactions et tensions
Les combats sont fréquents entre la milice Zandé et les rebelles de l’UPC dans les régions du Mbomou et du Haut-Mbomou. Les experts ont recensé des exactions, notamment le ciblage de civils sur des bases ethniques et religieuses, les recrutements forcés (y compris d’enfants soldats) et des campagnes informationnelles contre les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).
La situation dans le sud-est de la Centrafrique reste préoccupante, et les efforts pour mettre fin aux exactions et aux conflits demeurent essentiels.