Réunis au Cameroun, 11 pays africains veulent «mettre fin aux décès dus au paludisme» d’ici 2030
Au Cameroun, la conférence ministérielle sur le paludisme qui réunit 11 des 12 pays les plus durement touchés par cette maladie a débouché sur la déclaration de Yaoundé. Les ministres du Ghana, Mali, Mozambique, ou encore de la République démocratique du Congo, s’engagent à réduire d’au moins 90 % le taux de mortalité du paludisme par rapport à la situation de référence en 2015.
Le constat est clair. Il y a depuis 2015, un ralentissement des progrès dans la lutte contre le paludisme dans les onze pays en Afrique. Avec l’Inde, ces pays sont collectivement responsables 73 % de la mortalité palustre mondiale. Le nombre de cas dans la région africaine est passé de 218 millions à 233 millions entre 2019 et 2022. « Entre 2000 et 2015, il y a eu une réduction de 50% de la mortalité. Mais malheureusement depuis 2015, on est en train de revoir une résurgence des cas. Ceci à cause de plusieurs facteurs dont le Covid-19 et le changement climatique. Il y a aussi le fait que les financements stagnent », affirme Olivia Ngou, directrice exécutive de l’ONG impact Afrique.
Un niveau de financement qui rend impossible l’atteinte des objectifs comme la réduction du taux de mortalité de 75 % en 2025 en Afrique. En 2022, l’OMS et ses partenaires n’ont mobilisé que 4,1 milliards de dollars, sur les 7,8 milliards de dollars pour la lutte contre le paludisme.
À la recherche d’investisseurs privés
Il est peut-être temps d’aller mobiliser les investissements privés, c’est en tout cas l’avis de Malachie Manaouda, ministre camerounais de la Santé. « Le secteur privé est un secteur qui par excellence devrait pouvoir se soucier de cet état des choses. Et donc, pour nous, il faut présenter les avantages de l’impact de la lutte contre le paludisme. L’impact sur leur économie et sur le business, cela devrait importer dans leur vision pour plus investir dans le secteur. »
La question des vaccins contre le paludisme est également revenue dans les échanges, après le Cameroun, le Burkina Faso s’apprête à administrer ces premières doses de vaccins, d’autres pays devraient suivre selon l’OMS.
En 2022, environ 166 millions de cas de paludisme et 423 000 décès imputables à la maladie sont survenus dans les 12 pays les plus touchés.