Référendum constitutionnel au Tchad : vers une sortie de la transition ?
Si la nouvelle loi fondamentale est adoptée, elle autoriserait le général Mahamat Idriss Déby à se présenter à l’élection prévue fin 2024. Résultats attendus le 24 décembre.
Les électeurs tchadiens étaient convoqués, dimanche 17 décembre, pour se prononcer sur la nouvelle Constitution qui leur est proposée par les autorités de transition. Alors que les médias locaux ont relevé une faible participation, le référendum constitutionnel est censé, selon les autorités de transition, ouvrir la voie à des élections fin 2024 et garantir le retour à un pouvoir civil.
Ce vote intervient alors que le Tchad est dirigé depuis avril 2021 par le général Mahamat Idriss Déby, successeur de son père, Idriss Déby Itno, tué au front alors que l’armée combattait le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, un groupe rebelle. Si les partisans du oui, menés par le premier ministre Saleh Kebzabo, défendent un Etat unitaire décentralisé, les promoteurs du non, portés par l’opposant Ngarlejy Yorongar, se disent favorables à un régime fédéral. D’autres ont appelé au boycott.
Pourquoi ce vote ?
A la suite du dialogue national inclusif et souverain, organisé entre le 20 août et le 8 octobre 2022 à N’Djamena, le gouvernement de transition a exprimé sa volonté de soumettre au référendum un projet de nouvelle Constitution destiné à remplacer la charte de la transition et à rétablir l’ordre constitutionnel. L’opposition y voit un moyen de plébisciter les militaires au pouvoir et de perpétuer le système Déby. La nouvelle loi fondamentale, si elle est adoptée, autoriserait en effet le général Mahamat Idriss Déby à se présenter à l’élection présidentielle prévue fin 2024. Celui-ci avait pourtant promis après son entrée en fonction qu’il ne briguerait pas le vote de ses concitoyens et remettrait le pouvoir à l’issue de la période de transition.