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22 novembre 2024
Société

Centrafrique : il y a dix ans sévissaient les anti-balaka

Milice en Centrafrique

Centrafrique : il y a dix ans sévissaient les anti-balaka

Le 5 décembre 2013, les milices chrétiennes anti-balaka prenaient les armes pour affronter la Séléka, à dominante musulmane.

Certaines personnes, notamment des civils, sont tuées en représailles, d’autres disparaissent et bien d’autres sont contraintes de quitter leur domicile.

Cette attaque avait plongé la RCA dans une guerre civile dont les conséquences se font toujours sentir, dix ans plus tard.

Nous sommes dans la famille Mandaba dans le 4e arrondissement de Bangui. Ce quartier a connu des exactions de la Séléka entre avril et décembre 2013 car il était réputé être le fief de François Bozizé, le président renversé par la Séléka.

Ici, les femmes font la cuisine en prélude à la journée du 5 décembre. La famille se réunit pour se souvenir de l’aîné tué il y a dix ans.

Camille Mandaba nous explique ce que représente cette date pour lui et pour sa famille.

« La date du 5 décembre symbolise une date de tristesse. Cela m’a beaucoup marqué. C’est une date de deuil « .

Camille nous conduit au lieu du drame, là où son grand frère a été tué. Il nous raconte les faits.

« Ils ont fait irruption dans notre maison familiale, ils ont commencé à tirer, tirer. Je me suis caché. Ils sont rentrés à l’intérieur de la grande maison que vous voyez là. Comme le grand frère souffrait ; il était asthmatique , allongé au sol il a perdu le souffle. Ils lui ont tiré dessus et l’ont abattu froidement comme ça là. C’est ça qui m’a beaucoup marqué », témoigne Camille.

Les violences en Centrafrique commises par la Séléka et les anti-balaka auraient fait des milliers de morts selon la CPI.

Nous quittons la famille pour le cimetière de Ndres où le corps a été inhumé. Ici, Camille revient sur le deuil de la famille.

« Nous faisons ça d’une manière traditionnelle. La famille se retrouve ensemble comme vous voyez, il y a la grande sœur, les enfants et les petits enfants Mandaba on se retrouve nous faisons un peu de Sandaka (sacrifice), on mange du riz avec la feuille du manioc en sa mémoire et après on vient déposer des gerbes de fleurs ».

Aujourd’hui, les orphelins laissés par le défunt sont pris en charge par Camille. Dépourvu des moyens, certains sont repartis au village. Devant la Cour pénale spéciale (CPS), Camille espère que la justice fera son travail pour lui apaiser le cœur.

« Ce que je demande à la machine judiciaire, c’est de chercher à panser les plaies qui sont au cœur de nous le peuple centrafricain. Je souhaite que nos frères centrafricains qui travaillent dans ces structures-là soient honnêtes qu’ils aiment ce pays. Car l’impunité zéro ne se dit pas, il faut des preuves palpables. Il faut que ces gens soient punis normalement comme ça nous serons tranquilles », souhaite Camille.

Plusieurs personnes sont poursuivies en lien avec cette guerre civilenotamment par la CPI et par la CPS.

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