RCA : un rapport d’experts américains sur le taux de mortalité dans le pays effectué sans approbation rejeté par les autorités
Le gouvernement centrafricain exprime son indignation suite à la publication d’une étude menée par des chercheurs américains sur la mortalité en République Centrafricaine. L’enquête révèle un taux de mortalité quatre fois supérieur aux statistiques de l’ONU. Des résultats contestés par le gouvernement, qui dénonce une instrumentalisation de la science à des fins géopolitiques.
Selon cette étude menée par des chercheurs américains, sous la direction de Les Roberts, le taux de mortalité en République Centrafricaine est beaucoup supérieur aux estimations des Nations-Unies. Selon les données de cette enquête, dans les zones contrôlées par le gouvernement, le taux de mortalité est de 105 décès pour 10.000 personnes par jour. Cependant, dans les zones échappant au contrôle de Bangui, il est de 115 décès pour 10.000 personnes par jour. Des chiffres erronés et contraires à la réalité, dit le gouvernement centrafricain.
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« Ils n’ont pas obtenu une approbation. »
« Le ministère de la Santé déclare irrecevables les résultats et conclusions de l’enquête effectuée par Karume Baderha, Augustin Gang, Jennifer O’Keeffe, Les Roberts et autres. Sur le plan de la forme, les auteurs n’ont pas obtenu l’approbation du comité scientifique de l’université de Bangui, ni le visa statistique de l’ICASEES, ni l’autorisation du ministère de la Santé. L’étude a été menée sur l’approbation du comité national d’éthique de la République démocratique du Congo », a affirmé Pierre Somsé, ministre de la Santé et de la Population.
Pour le gouvernement centrafricain, le fait d’utiliser des images satellitaires peut entraîner des biais de sélection.
« L’enquête épingle les troupes russes.»
« Sur le fond, les auteurs ont utilisé comme base de sondage, les images satellitaires ce qui peut introduire des biais de sélection… Par ailleurs, l’enquête épingle les troupes russes, appelées Wagner dans l’article, comme l’un des facteurs de surmortalité sans en donner les évidences… » a poursuivi le ministre centrafricain de la Santé.
Si le ministre de la Santé dit ne pas comprendre la démarche méthodologique de ces chercheurs, lesquels, selon lui, sont restés loin de la réalité, il déplore l’instrumentalisation de la science à des fins géopolitiques.
« Nous prendrons des dispositions appropriées. »
« Nous déplorons l’instrumentalisation de la science et de la santé à des fins géopolitiques et géostratégiques. Le ministère de la Santé et de la Population prendra les dispositions appropriées pour obtenir l’annulation de cette publication et recommande les données validées par l’ICASEES et le système des Nations-Unies », a conclu Pierre Somsé.
L’étude remise en cause par Bangui est intitulée « Une enquête transversale menée en République centrafricaine révèle un taux de mortalité quatre fois supérieur aux statistiques de l’Onu : comment ne pas savoir que la République centrafricaine est en proie à une crise humanitaire aussi grave ? ». Elle a été publiée, le 18 avril dernier.
