Cameroun : Les femmes, cette majorité peu visible
Le Cameroun consacre cette année 82,94 milliards FCFA de son budget aux « activités genre sensible» contre 86,872 milliards en 2022. Soit une baisse de 3,931 milliards (4,52%). Plusieurs ministères sont impliqués dans lesdites activités dont celui de l’Economie qui «rejoint les administrations pilotes cette année avec une dotation de 6,145 milliards», apprend EcoMatin.
Au pays de Paul Biya, les femmes constituent une majorité invisible. Elles font 51%) de la population, mais elles sont en arrière dans les différentes sphères de la vie socioéconomique. Sur le marché du travail par exemple, le taux d’activité des hommes est de 74,1% contre 64,2% pour les femmes. Le taux d’emploi des hommes est de 71,7% contre 61,4% chez les femmes.
«Les femmes sont en situation défavorable dans le domaine de l’emploi et de l’insertion économique. Le taux d’activité des femmes en milieu urbain est de 43,7% contre 49,9% en milieu rural. Les femmes en milieu rural sont donc plus actives que celles en milieu urbain», expose EcoMatin.
Sur le plan politique, le Cameroun compte 10626 conseillers municipaux élus en février 2020 dont 2541 femmes, soit 24% de représentativité. La situation est pareille en ce qui concerne les élus communaux. On dénombre 958 adjoints au maire des communes et communautés urbaines, dont 327 femmes tandis que 39 des 374 maires et maires de villes sont des femmes. Ce qui est en deçà des standards nationaux (30%) et internationaux (50%), constate le même média.
Au total, sur 8405 postes clés, les hommes occupent 5832 postes (69,38%) et les femmes, 2435 postes (29,01%), selon le « Palmarès genre des administrations publiques, élargi aux organismes publics et parapublics » produit par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, édition 2019.
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Politique du genre
La même disparité se lit également sur le terrain de l’entrepreneuriat où 37,5% des promoteurs d’entreprises sont des femmes contre 62,5% d’hommes. 42,7% de femmes sont dirigeantes d’entreprises contre 57% d’hommes. 94,3% d’entreprises créées par les femmes emploient moins de cinq personnes et seulement 8,8% de promotrices ont atteint le niveau d’enseignement supérieur. Dans le domaine de l’emploi informel, les femmes dirigent 54,4% des Unités de productions informelles contre 45,6% chez les hommes, révèle EcoMatin.
La promotion de la femme figure en bonne place des priorités du gouvernement. L’exécutif s’est, en effet, doté de la Stratégie Nationale de Développement (SND30), cadre de référence de l’action gouvernementale sur la période 2020-2030.
Et aussi, une Politique nationale du Genre (PNG) qui se décline en sept axes stratégiques. Le premier axe stratégique porte sur la « Promotion de l’accès équitable des filles et des garçons, des hommes et des femmes à l’éducation, la formation et à l’information ». Le troisième vise ‘d « Renforcement de la contribution des femmes au développement économique par leur insertion aux circuits productifs et l’accès égal aux opportunités d’emplois et aux facteurs de production ».