Tchad : 8 commissaires de la CNDH rejettent le rapport sur les manifestations du 20 octobre
8 commissaires de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) désapprouvent le rapport d’enquête sur les manifestations du 20 octobre 2022 au Tchad, produit par l’institution. Ils l’ont manifesté à travers un récent communiqué de presse consulté par Tchad Infos.
« Nous sommes surpris et stupéfaits de la publication d’un rapport d’enquête sur les manifestations du 20 octobre 2022 par le biais des chancelleries accréditées au Tchad, les Ong et les médias nationaux et internationaux », ont-ils signifié.
En effet, selon ces commissaires de la CNDH, le président de la CNDH, Mahamat Nour Ibedou, a rendu public le document sans que la « procédure d’adoption par l’assemblée plénière ne soit respectée ». En effet, à en croire les dissidents, le président de l’institution a choisi « de s’isoler avec quelques membres de son cabinet et des personnes inconnues et non assermentées pour manipuler ce projet de rapport censé être débattu à fond par l’Assemblée plénière pour concorder les données et recouper certaines sources avant son adoption sur procès-verbal ».
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Par ailleurs, les 8 commissaires dont Belngar Larmé, rapporteur général de la CNDH ont qualifié de « violation flagrante des procédures fixées par le Règlement intérieur et la loi 28/PR/2018, portant organisation, attribution et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l’Homme » le comportement de Mahamat Nour Ibedou. Et de conclure « qu’ils ne se reconnaissent nullement dans ce rapport validé par la personne seule du Président Ibedou ».
Pour rappel, après des missions d’enquête conduites au Sud du pays à N’Djaména, la CNDH a publié le 23 février dernier son rapport sur ce que beaucoup de Tchadiens appellent le « jeudi noir », la répression des manifestations du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition pour 24 mois supplémentaires. La commission a documenté un total de 128 décès, 12 disparus, 518 blessés, 943 arrestations et 265 condamnations. Ce qui va à l’encontre du dernier bilan du gouvernement qui mentionne 73 morts.