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Tchad : Une feuille de route ambitieuse pour le développement des infrastructures
N’Djaména a récemment été le théâtre d’un événement majeur pour l’avenir du Tchad : le Forum international du développement des infrastructures du Tchad (FIDIT). Du 18 au 20 février, cette première édition a rassemblé des acteurs clés du développement, allant des représentants gouvernementaux aux institutions financières internationales, en passant par les partenaires techniques et le secteur privé.
À l’issue de trois jours de discussions et d’échanges fructueux, les participants ont adopté la « Déclaration de N’Djaména 1 », un document stratégique définissant les grandes orientations du gouvernement tchadien pour transformer le pays en un pôle logistique et économique régional. Cette déclaration repose sur cinq piliers essentiels, visant à lever les obstacles au développement des infrastructures et à attirer les investissements.
L’un des axes prioritaires est la révision du cadre juridique et réglementaire, afin de moderniser les lois encadrant l’aménagement du territoire, les transports, l’énergie et les télécommunications. L’objectif est d’améliorer l’interconnexion du Tchad avec les principaux corridors régionaux et continentaux. En parallèle, un plan directeur intégré sera élaboré pour assurer la cohérence et la coordination des projets d’infrastructures stratégiques.
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L’intégration régionale est également au cœur de cette nouvelle stratégie. Le Tchad entend renforcer sa coopération avec les organisations sous-régionales, telles que la CEEAC, la CEMAC, l’UEMOA et la CEN-SAD, afin d’harmoniser les normes et de favoriser les projets transfrontaliers. Le partage d’expériences avec d’autres pays africains ayant réussi leur développement infrastructurel est également encouragé.
Conscient de l’importance du capital humain, le Tchad prévoit de développer les compétences de sa main-d’œuvre, notamment dans les domaines de la construction, de la maintenance des infrastructures, des énergies renouvelables et de la logistique. Des partenariats avec des institutions spécialisées et la création de centres de formation dédiés sont envisagés.
Le financement des infrastructures, défi majeur pour le Tchad, sera abordé à travers la création d’un environnement plus favorable à l’investissement. Une refonte du cadre législatif, la mise en place d’un guichet unique pour les projets d’infrastructures et le développement de mécanismes de financement innovants sont prévus. Une table ronde des bailleurs de fonds sera organisée pour mobiliser les financements nécessaires.
Enfin, la participation des acteurs locaux, notamment les collectivités territoriales, les jeunes et les femmes, est considérée comme essentielle. Un dialogue régulier avec la société civile sera instauré pour assurer l’adhésion des communautés aux projets.
Avec cette feuille de route ambitieuse, le Tchad se donne les moyens de transformer son potentiel en réalité et de devenir un acteur majeur du développement économique en Afrique centrale.
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