Tchad : un premier pas vers la réparation pour les victimes d’Hissène Habré
Après des années d’attente et de lutte, les victimes d’Hissène Habré voient enfin une lueur d’espoir. Le gouvernement tchadien a commencé à verser des indemnités, un geste symbolique mais essentiel pour ces personnes lourdement éprouvées par le régime dictatorial.
Un premier décaissement insuffisant mais bienvenu
Si la somme de 10 milliards de francs CFA versée par le gouvernement tchadien représente un soulagement pour les victimes, elle reste bien en deçà des 150 milliards de francs CFA initialement accordés par la justice. Néanmoins, comme le souligne Reed Brody, l’un des principaux initiateurs du procès Habré, « cet argent fait déjà une énorme différence dans leurs vies ».
Pierre Dam Adoumbaye, représentant de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré, confirme cet optimisme prudent : « Cette somme a soulagé un tant soit peu les victimes. Maintenant, on est en train de chercher à obtenir une deuxième opération. »
Un long chemin reste à parcourir
Le versement de ces premières indemnités marque une étape importante dans le processus de réparation, mais le chemin reste long. Le gouvernement tchadien doit encore trouver les moyens de mobiliser les 140 milliards de francs CFA restants.
De son côté, l’Union africaine, chargée de créer un fonds fiduciaire pour financer les indemnisations, tarde à agir. Huit ans après le verdict du tribunal spécial de Dakar, les victimes attendent toujours de voir concrétisée cette promesse.
Au-delà de l’aspect financier, ces premières indemnisations représentent une victoire symbolique pour les victimes. Elles reconnaissent enfin la souffrance endurée et leur droit à réparation.
Comme le rappelle Reed Brody, « les victimes de Hissène Habré se sont battus sans relâche pendant 25 ans ». Cette reconnaissance est un hommage à leur courage et à leur détermination.